Le sénateur Roland Courteau (PS) a annoncé mercredi 27 avril la création prochaine d'un CENALT (centre national d'alerte tsunami). Il couvrira à partir de juillet 2012 une zone comprise entre les Açores et la Sicile. Son fonctionnement sera assuré par le CEA sur son site de Bruyères-Le Chatel dans l'Essonne.
Il réceptionnera les mesures venues de 75 stations sismologiques, et 75 marégraphes, placées tout au long de ces zones côtières... Un budget de 14 millions d'euros a été débloqué pour la mise en place et le fonctionnement du CENALT, par les ministères de l'Intérieur et l'Ecologie. Grace à ce nouvel instrument, l'alerte tsunami pourra être donnée en 15 minutes, et l'information sera immédiatement transmise aux préfectures concernées.
Auteur d'un rapport sur le risque de tsunami en France en 2007 pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, le sénateur Courteau déplorait a cette époque «l'impréparation manifeste» du pays face a ce risque qu'il juge réel. Particulièrement sur la zone Méditerranée-Atlantique. «Depuis le 18e siècle, on dénombre 22 tsunamis en Méditerranée, dont un en 1979 qui a fait 11 morts entre Nice et Antibes.» En 1908 un séisme de magnitude 7,5 avait provoqué une vague de huit mètres de haut qui avait frappé le détroit de Messine, faisant 35.000 morts. L'activité sismique en Méditerrannée peut s'avérer intense, particulièrement au niveau de l'Algérie, en raison des mouvements de la plaque Afrique/Europe. Ce sont ces mouvements qui génèrent les tsunamis. «Il ne faut pas confondre la vague d'une tempête, et celle d'un tsunami, dont l'origine est toujours géologique.» L'élu reconnaît toutefois que les séismes relevés en Méditerrannée n'ont jamais atteint l'ampleur de celui du Japon.
Trois sites pilotes
Un peu moins de 10% des tsunamis observés depuis le début du 20ème l'ont été en Méditerrannée, et à peu près autant en Atlantique, contre 76% dans l'océan pacifique. «Mais pas un bassin sur la planète n'est à l'abri du risque. Regardez l'océan Indien, où l'on avait relevé seulement 4% de tsunamis jusqu'en 2004 et cette catastrophe qui a fait 250.000 morts.»D'autres centres d'alerte, en Italie et en Turquie, pourraient aussi voir le jour, ce qui permettrait de mettre en place un véritable réseau d'alerte régional sur le pourtour de la Méditerrannée.
Parallèlement, trois sites pilotes vont voir le jour. Ils serviront à «établir les scénarios de hauteur des vagues en fonction du contexte géographique. Une côte en pente douce est par exemple particulièrement propice à la création de très haurtes vagues». Ces trois sites se situeront dans le Golfe du Lion, dans le Var, et dans les Alpes-Maritimes entre Juan-les-Pins et Villeneuve-Loubé. L'un de ces trois sites sera également désigné pour «faire de la sensibilisation auprès de la population». Le sénateur insiste effectivement sur l'apprentissage aux bons comportements en cas de catastrophe. «Au Japon, 120.000 personnes ont sauvé leur vie car elles savaient exactement ce qu'il fallait faire une fois l'alerte donnée.» L'élu affirme que la France n'a elle «aucune culture du risque» et demande également qu'une «sensibilisation à ces phénomènes soit faite dans les écoles».
Si Roland Courteau se réjouit de la création de ce centre d'alerte, il regrette en revanche que la situation n'avance pas aussi vite pour la zone Outre-Mer, «une zone à risques». «L'Outre-Mer pourrait bientôt être couverte par le centre d'alerte d'Hawaï, mais pour l'instant nous ne dénombrons que quelques instruments de mesure...»
http://www.20minutes.fr/article/714141/planete-un-centre-alerte-tsunami-france
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