Même prudence désormais de la part du gouvernement japonais, accusé pendant des semaines d'avoir cherché à minimiser l'ampleur de la catastrophe : le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a reconnu vendredi que la situation restait "instable" et qu'il était difficile dans ces conditions de prévoir un calendrier pour le démantèlement de la centrale. Le groupe Toshiba s'est proposé pour débarrasser la région des six réacteurs en dix ans - ce qui semble montrer une nette méfiance vis-à-vis des capacités de Tepco, toujours à la peine pour maîtriser la situation à la centrale de Fukushima, dans une telle opération de nettoyage.
Première visite d'un ministre à Fukushima
Mais les autorités veulent surtout mettre l'accent sur la reconstruction. Image symbolique, le ministre japonais de l'Industrie se rend ce samedi à la centrale de Fukushima, première visite d'un responsable gouvernemental depuis que la crise a débuté il y a près d'un mois. Banki Kaieda sera revêtu d'une combinaison spéciale pour rencontrer les centaines d'ouvriers et techniciens qui luttent jour et nuit depuis plus de quatre semaines pour éviter une catastrophe nucléaire. Un porte-parole du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI), en charge des 59 réacteurs nucléaires du Japon, a souligné que le ministre voulait voir par lui-même les opérations qui sont menées dans la centrale. Le ministre doit également visiter le "J-Village", un vaste complexe sportif qui sert de base arrière au personnel travaillant sur la centrale. Ces bâtiments sont situés à l'intérieur de la zone d'exclusion de 20 km autour du site d'où les habitants ont été évacués en raison des niveaux élevés de radioactivité.
Le gouvernement va de son côté mettre en place dès lundi, un mois exactement après la catastrophe, un comité spécial chargé d'organiser la reconstruction dans le Tohoku. La fédération patronale japonaise Keidanren a d'ores et déjà proposé que cette région soit classée "zone spéciale" bénéficiant d'une exemption de taxes et d'impôts pour une période de trois ans. Dans les zones dévastées, les sinistrés vont recevoir une première somme de 350.000 yens (2800 euros) pour chaque membre de famille mort ou disparus, ainsi que pour la perte de leur habitation. Ces sommes seront versées par deux fonds de charité.
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