De temps à autre, la croûte qui recouvre la réalité soviétique se fissure, et en jaillissent des choses si invraisemblables qu'on n'y croit pas. Puis, la croûte se reforme et plus rien n'est visible jusqu'à la prochaine "éruption de vérité".
Parfois, c'est un document officiel qui ouvre la fissure (le rapport Khrouchtchev), parfois une oeuvre littéraire (Soljénitsyne, Zinoviev). Cette fois, c'est tout bonnement une catastrophe atomique. Dans la lueur fuligineuse de cet événement, quel paysage est, un instant, apparu?Celui, d'abord, de l'industrie soviétique. On sait que l'U.R.S.S. ne vend presque pas de produits industriels civils sur le marché mondial, mais qu'elle exporte des matières premières, de l'or, des armes et quelques productions des usines construites par les Occidentaux. C'est que les produits soviétiques ne répondent pas aux spécifications requises. Copiés avec retard sur l'étranger, ils sont de mauvaise qualité et obsolètes avant même d'arriver sur le marché. L'innovation technologique est faible. Hors du domaine militaire, où l'U.R.S.S. a toujours été à la hauteur, on citerait difficilement un médicament, une matière plastique, une fibre textile d'invention soviétique.
Cet appareil industriel archaïque ne peut pas être convenablement géré. On connaît généralement les défauts structurels introduits par la planification, le contrôle permanent du Parti, l'irresponsabilité des dirigeants, la responsabilité pénale des exécutants. Mais on se représente mal la manière dont ils se traduisent à l'échelle locale. Mesure-t-on qu'il n'y a, en U.R.S.S, que 5 millions de lignes téléphoniques, pour 23 millions en France? Qu'il existe, dans ce pays, moitié moins de photocopieuses qu'il ne s'en vend chaque année dans le nôtre, qu'elles sont tenues sous clef et accessibles moyennant plusieurs contrôles et signatures? Que les tran... Lire la suite sur LEXPRESS.fr
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