Météo France avait annoncé un weekend particulièrement perturbé et mis en place une alerte orange sur 32 départements dans la nuit de samedi à dimanche (voir notre article : Orages : fin de l'alerte orange, les vignobles touchés en Côte de Beaune ). Cette dernière levée et les bourrasques calmées, l'heure est au bilan. Une fois de plus, les vignerons de la Côte de Beaune déplorent de lourdes pertes. Selon un premier point établi par Thiébault Huber, président du syndicat d'appellation de Volnay, "on devrait être dans les mêmes proportions que l'an dernier, soit entre 40 et 80% de pertes selon les parcelles". Jean-Louis Moissenet, président du syndicat de Pommard, parle quant à lui de catastrophe pour qualifier les détériorations qui ont touché ce qui promettait d'être "une belle récolte".
Six fois en douze ans
Six fois en douze ans
Ce qui fait enrager les cultivateurs ? Une météo catastrophique qui se répercute d'année en année. Déjà, en juillet 2013, la grêle avait fait des ravages dans les mêmes secteurs, de même que pendant l'été 2012. Dans certaines communes telles Volnay et Pommard, c'est la sixième fois dans les douze dernières années que les parcelles sont touchées par ces destructions très localisées. Une malédiction.
"Impossible de continuer ainsi"
Ces mauvais tours de la météo ne font pourtant pas rire tout le monde. Les vignerons, propriétaires de cépages fournissant des vins aux prestigieuses appellations, se plaignent de revenus en forte baisse (environ 38 millions d'euros pour les deux dernières années) essentiellement dûes aux à des chutes de grêle à des moments clefs de la culture des vignes. Ainsi, Thiébault Huber explique "Trop, c'est trop, il est impossible de continuer ainsi ; c'est même une question de survie pour beaucoup d'exploitations".
Comment protéger les vignes ?
Selon nos confrères du Point, las de voir le fruit des récoltes détérioré, les vignerons de la Côte de Beaune ont adhéré à l'ARELFA (Association Régionale d'Etude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques) il y a quelques jours. Dans cette optique, la région teste désormais des dispositifs de générateurs terrestres. En faisant entrer en combustion un mélange spécifique, ces machines font pénétrer dans l'atmosphère des particules d'iodure d'argent et de cuivre. Quand un orage passe, il aspire ces résidus et ces derniers se chargent en humidité, évitant la formation de grêlons, formés à plus basse température. Coût de l'opération : environ 90 000 euros. Reste à savoir si ce dispositif fonctionnera lors des prochaines alertes. Selon les responsables du dispositif, les risques de grêle sont divisés par 2 et dans le cas contraire, les chutes sont diminuées de 20 à 40%.