Parmi ces rejets, il faut compter l'eau utilisée pour refroidir les réacteurs en surchauffe, qui s'est en partie accumulée dans le sol, et qui a en partie ruisselé jusqu'au Pacifique tout proche. Dans les premiers jours suivant le séisme et le tsunami, lorsque les techniciens ont été confrontés au problème d'un circuit de refroidissement devenu inutilisable et de barres de combustible en surchauffe, avec même un début de fusion, faisant craindre des fuites massives de matériaux fortement irradiés hors de l'enceinte de confinement du réacteur, la stratégie initiale a consisté à déverser de l'eau sur les réacteurs endommagés. Résultat : quelque 60.000 tonnes d'eau radioactive saturent aujourd'hui le site, compliquant l'accès aux réacteurs et posant la question de leur vidange.
Secousses à répétition
Cette eau devenue radioactive lors de ces tentatives de refroidissement est depuis devenue un problème à part entière. Les autorités japonaises ont ainsi reconnu jeudi qu'il pourrait être nécessaire de trouver d'autres moyens de refroidir le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. "Il pourrait être difficile de vidanger entièrement l'eau contaminée et par conséquent d'autoriser la poursuite du travail. Nous pourrions avoir à réfléchir à d'autres options", a déclaré Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l'Agence nationale de sûreté nucléaire et industrielle (Nisa). Mais rien n'a été dit jusqu'à présent sur ces "autres options".
Compliquant un peu plus le travail des techniciens, les secousses n'ont pas cessé depuis le séisme du 11 mars. Aucune jusqu'à présent n'a sérieusement aggravé la situation de la centrale de Fukushima Daiichi. Mais plus de 400 répliques de magnitude 5 et plus ont été enregistrées depuis le 11 mars. La dernière en date s'est produite tôt jeudi matin au large des côtes du nord-est du Japon, et elle a atteint la magnitude de 6,1, selon l'institut de géophysique américain. Ce nouveau séisme a été enregistré à 5h57, heure locale, à une profondeur de seulement 11,2 kilomètres, à 190 kilomètres à l'est de Morioka, sur l'île de Honshu. Or selon les experts, les bâtiments de la centrale, déjà fragilisés, pourraient subir de nouveaux dégâts en cas de fortes secousses répétées.
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