"Le terme nuage n'est pas tout à fait approprié. Il pourrait s'agir de traces radioactives tellement faibles qu'elles pourraient ne pas être détectées sur notre réseau de balises qui mesurent en permanence la radioactivité et seulement être détectées au bout de quelques jours", a dit la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, à la sortie du conseil des ministres. "Sur le fond de radioactivité, en tout état de cause, il s'agit de doses très très faibles qui n'appellent aucune précaution particulière (...) Non, vraiment, pas de danger !", a-t-elle ajouté.
Des médecins dubitatifs
L'ASN mais aussi l'organisation indépendante Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) assurent que la distance entre la France et le Japon via les océans Pacifique et Atlantique, soit environ 15.000 km, rend le risque négligeable. Il n'y a aucune précaution à prendre, et il ne faut surtout pas prendre des pastilles d'iode comme cela semble pourtant se pratiquer ces derniers jours en France, a souligné Michel Bourguignon, commissaire à l'ASN, lors d'une conférence de presse.
La Criirad a promis de réaliser des analyses détaillées pour fournir des données précises. L'organisation fondée après l'accident de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986, reste toutefois prudente et promet de faire des mesures détaillées dans les jours à venir. Plusieurs autres associations font état de doutes sur le nuage japonais, rappelant qu'en 1986, après Tchernobyl, les autorités avaient nié tout risque lors du passage du nuage radioactif. Alors qu'on pense aujourd'hui qu'il pourrait avoir eu de lourdes conséquences sanitaires - ce qui est toujours nié par les autorités. Coïncidence, le parquet général vient de requérir un non-lieu dans l'enquête sur les conséquences sanitaires de la catastrophe en France. La cour d'appel de Paris examine le dossier le 31 mars. "Il n'y a pas de seuil en dessous duquel on puisse affirmer que la radioactivité est sans risque pour la santé à long terme", souligne dans un communiqué le Syndicat de la médecine générale.
En ce qui concerne les produits frais en provenance du Japon, les autorités assurent que leur contrôle des est opérationnel, mais les importations de fruits, légumes et algues sont de toute façon interrompues pour le moment. Il est donc inutile de se restreindre dans la consommation de produits en provenance du Japon, arrivés forcément avant la catastrophe et donc sains, disent les autorités.
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