Le réacteur 3 a subi les plus lourds dégâts après le séisme et le tsunami du 11 mars : le toit du bâtiment supérieur a été entièrement détruit par une forte explosion la semaine dernière en raison d'une accumulation d'hydrogène consécutive à des opérations de dépressurisation. Le réacteur 3 est le plus inquiétant car il contient du combustible MOX, mélange d'oxydes de plutonium et d'uranium issu de produits de recyclage, dont les rejets sont considérés comme plus nocifs que ceux provenant d'un combustible à base d'uranium.
Des équipes de secours soumises aux radiations
L'état de la centrale Fukushima 1 met le gouvernement à rude épreuve depuis le séisme, à cause d'une série d'avaries, d'explosions et d'incendies qui menacent de dégénérer en catastrophe nucléaire. Des militaires et pompiers arrosent régulièrement une partie des six réacteurs dont le combustible est en état de surchauffe, tandis que les techniciens tentent de rétablir les fonctions vitales du site, notamment les stations de pompage d'eau et le système de refroidissement. Les six réacteurs ont ainsi été connectés à l'alimentation électrique, mais les équipements doivent être testés par les techniciens avant d'être alimentés, pour éviter un court-circuit. Selon la télévision publique NHK, ces vérifications pourraient encore prendre deux à trois jours. Voire plus, en fonction de la gravité de l'incident de ce lundi avec ce nouveau dégagement de fumée... Le système de refroidissement du seul réacteur 5, à l'arrêt pour maintenance lors du séisme et qui n'a pas subi d'explosion, fonctionne pour sa part normalement. Et un responsable de l'Agence de sûreté nucléaire a annoncé que la salle de contrôle du réacteur 2 pourrait être remise en service dès lundi. "Il est possible que certains équipements puissent fonctionner aujourd'hui, comme par exemple le système de climatisation et de ventilation", a-t-il expliqué.
Mais ces opérations exigent plus de temps que prévu et forcent les travailleurs à oeuvrer dans des conditions extrêmement difficiles, notamment à cause du niveau élevé de radioactivité. Sept secouristes de Fukushima ont déjà été exposés à des niveaux de radiations supérieurs à 100 millisieverts, le seuil à partir duquel augmente le risque de développer un cancer plus tard. Le gouvernement a d'ores et déjà annoncé que Fukushima Daiichi serait définitivement fermée après le règlement de la crise. Selon le journal Asahi Shimbun, l'opérateur Tepco prévoit qu'il faudra une dizaine d'années avant de démanteler complètement la centrale, en raison du niveau élevé des radiations.
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