Les réacteurs des centrales nucléaires de Fukushima N°1 et de Fukushima N°2, situées dans la zone dévastée par le séisme de vendredi, sont actuellement à l'arrêt et ne pourront pas être rapidement remis en service. Ce qui représente une dizaine des cinquante réacteurs nucléaires du Japon - soit un cruel déficit en électricité pour cette région : la filière nucléaire nippone assure entre 25% et 30% de la production électrique nationale. La compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco), qui dessert la capitale et sa région, avait déjà appelé samedi les particuliers à réduire leur consommation, estimant que la demande en électricité risquait d'excéder les capacités. Cet appel a été relayé dimanche par les autorités japonaises, qui se sont adressées en particulier aux grands groupes. "Il est important que les entreprises réduisent leur consommation électrique au strict minimum", a déclaré le ministre de l'Industrie.
Dans l'immédiat, les autorités comptent procéder à des coupures d'électricité ciblées et par rotation, afin d'éviter un black-out. Et le Japon a demandé à la Russie de lui fournir davantage de gaz. Le vice-Premier ministre chargé de l'Energie a fait savoir que son pays était aussi prêt à accroître ses livraisons de charbon.
Une zone à forte densité économique
Nombre de firmes japonaises ont cessé leur activité. Les principaux constructeurs d'automobiles - Toyota, Nissan, Honda, Mitsubishi Motors et Suzuki - ont ainsi annoncé la suspension de l'ensemble de leur production au Japon pour lundi. Cet arrêt des chaînes de production concerne non seulement les usines situées dans les zones touchées par le séisme mais aussi les autres sites du Japon. Ces entreprises fonctionnent en effet en flux tendu et une rupture d'approvisionnement de la part d'un fournisseur peut empêcher une usine de montage de fonctionner.
D'ores et déjà, les conséquences pour l'économie japonaise s'annoncent très lourdes. "Le tremblement de terre devrait avoir un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteur", a averti le gouvernement japonais. Le séisme et le tsunami qui l'a suivi ont dévasté la côte Pacifique du Tohoku, comptant au total pour 8% du Produit intérieur brut de la troisième économie du monde. Nombre d'activités côtières ont été anéanties et les infrastructures ravagées par une vague de dix mètres de haut dans la métropole de Sendai. La région du Kanto, plus au sud, qui comprend la mégapole de Tokyo et représente 40% du PIB, a été touchée aussi, de façon parfois spectaculaire comme à Iichihara, à l'est de Tokyo, où une raffinerie de pétrole de la compagnie Cosmo Oil a partiellement brûlé. La plupart des infrastructures et bâtiments ont toutefois tenu le choc dans cette zone urbaine stratégique. D'ores et déjà, pour soutenir l'économie locale, la Banque du Japon a versé dimanche 55 milliards de yen (480 millions d'euros) à treize banques implantées dans la région
http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/seisme-menace-de-black-out-sur-tokyo-6308759.html
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