L'organisation mondiale de la santé (OMS), la référence en matière de santé publique, a emboîté le pas aux autorités japonaises et européennes en estimant peu préoccupants les risques d'émanations radioactives de la centrale de Fukushima. "A l'heure actuelle, il semble que les risques pour la santé publique soient assez faibles. Nous constatons que le niveau de radiations émises par une centrale nucléaire est très bas", a déclaré Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS
Mais les craintes d'un accident nucléaire majeur étaient vives samedi soir, notamment chez la population japonaise vivant à proximité de cette centrale, Fukushima n°1, située à 150 km de Tokyo, où s'est produit une explosion samedi à la suite du très fort séisme et du tsunami qui ont fait la veille plus de 1.800 morts et disparus au Japon. L'explosion, qui s'est produite à 15H36 heure locale (06H36 GMT), a fait plusieurs blessés parmi les employés. Cet accident nucléaire a été classé au niveau 4 sur l'échelle de gravité des événements nucléaires et radiologique allant de 0 à 7, selon l'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle, un niveau qui qualifie les accidents n'entraînant par de risque important hors du site, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Fusion en cours dans le réacteur?
Le chef du gouvernement a ordonné l'évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, tout en appelant la population locale à garder son calme. A propos de la situation à la centrale de Fukushima N°1, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, s'est voulu rassurant : citant l'exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco), il a souligné que le caisson du réacteur n'avait pas subi de dégâts et que les radiations avaient par la suite diminué. L'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle a jugé peu probable que le caisson eût été gravement endommagé, après avoir d'abord averti qu'une fusion pourrait être en cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de la centrale, ce qui atteste généralement qu'un tel phénomène est en train de se produire, a noté un expert.
Mesures de prévention dans Fukushima n°1
Selon l'agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement. Les autorités japonaises ont informé l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) qu'"il y avait eu une explosion près du réacteur N°1 de la centrale de Fukushima-Daiichi et qu'elles étaient en train d'évaluer l'état du réacteur". A la centrale proche de Fukushima-Daini, le rayon d'évacuation des riverains est de 10 km, a précisé l'AIEA. "Les autorités ont également indiqué qu'elles se préparaient à distribuer des comprimés d'iode aux habitants des zones proches des deux centrales", a ajouté l'agence onusienne.
La centrale de Fukushima N°1 a été victime d'une série de problèmes depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement. Tepco avait reçu pour instruction d'ouvrir les valves du réacteur afin de relâcher de la vapeur radioactive et de faire retomber la pression interne, anormalement élevée. Fukushima N°2 connaissait aussi des problèmes de refroidissement sur quatre de ses réacteurs et Tepco a pris des mesures de prévention similaires.
http://lci.tf1.fr/science/environnement/2011-03/accident-nucleaire-au-japon-le-risque-pour-la-sante-plutot-faible-6308655.html
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