Par le passé, les oeufs fossilisés ont déjà été largement utilisés pour reconstruire l'écologie, l'alimentation ancienne de certaines espèces, voire pour retracer une chronologie. Mais c'est seulement récemment que de l'ADN a pu en être extrait. Pour examiner dans quelle mesure ce matériel génétique est préservé dans les coquilles fossiles, l'équipe de Michael Bunce a analysé 18 fragments d'oeufs provenant de 13 sites en Australie, à Madagascar et en Nouvelle Zélande. "Nos données démontrent l'excellente préservation des acides nucléiques" (les composants de l'ADN) provenant, pour de nombreux échantillons, à la fois de l'ADN mitochondrial (spécifique aux centrales à énergie des cellules) et du principal ADN blotti au coeur du noyau des cellules", concluent les chercheurs.
"Pas éthique de recréer une espèce éteinte"
Si l'on prend le cas du matériel génétique extrait de coquilles d'oeufs de moa, il s'est révélé de bien meilleure qualité que celui provenant des sources utilisées auparavant, en l'occurrence des os : les "coquilles d'oeufs de moa contiennent approximativement 125 fois moins" de bactéries que les os, ce qui en fait un matériau très adapté pour des analyses génétiques, soulignent les chercheurs.
Mais pour les scientifiques, il n'est pas question de ressusciter les espèces éteintes comme le moa et l'oiseau-éléphant. "Nous pouvons réassembler le génome pour avoir une idée d'à quoi ressemblait une espèce éteinte. Mais (la ressusciter) reste du domaine de la science-fiction", souligne Michael. Et pour sa collègue Charlotte Oskam, il ne serait tout simplement "pas éthique de recréer une espèce éteinte". Les chercheurs, qui tentaient seulement de valider la technique utilisée, n'ont d'ailleurs extrait qu'une infime partie (moins de 1%) de l'ADN du moa, de l'oiseau-éléphant, ou d'un émeu ("Dromaius novaehollandiae") datant de 19.000 ans, le plus vieil oeuf fossile dont ils ont réussi à tirer du matériel génétique. TF1NEWS
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