Le fait de "fertiliser" les océans avec du fer pour provoquer un développement du phytoplancton capable de "piéger" le gaz carbonique entraîne la multiplication d'une toxine dangereuse pour l'homme, selon une étude canadienne publiée lundi aux Etats-Unis.
Selon des chercheurs de l'Université Western Ontario, le fer entraîne la prolifération d'un plancton appelé pseudo-nitzschia qui produit de l'acide domoïque. Cette phycotoxine est à l'origine de l'empoisement amnésique aux fruits de mer, une maladie qui peut être mortelle après ingestion de crustacés ou de coquillages.
Pour cette étude, publiée par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs ont examiné des échantillons d'eau provenant de régions proches de l'Arctique où des expériences de fertilisation par le fer avaient été menées.
Ils ont constaté que la présence du plancton pseudo-nitzschia avait doublé et que celle de l'acide domoïque était en hausse.
Pour l'heure, quelque 12 expériences de fertilisation océanique par le fer sont en cours à la surface du globe, la plupart dans le Pacifique, a indiqué à l'AFP le principal auteur de l'étude, Charles Trick.
L'étude soulève selon lui "de graves inquiétudes quant au bénéfice que l'on peut attendre de fertilisations au fer qui seraient menées à grande échelle".
Le fer qui se trouve en suspension dans certaines régions des océans joue un rôle important dans le cycle du carbone car il est nécessaire au phytoplancton, une algue microscopique, pour fixer ce carbone dans le cadre de la photosynthèse.
D'où l'idée de certains scientifiques de déverser des tonnes de flocons de ce métal en mer et provoquer ainsi artificiellement le développement de ces organismes, afin de piéger le gaz carbonique de l'atmosphère
AFP
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