L'objet de la discorde - des boues radioactives séchées - provient du curage de l'étang de la Rode, dont le groupe Areva a aujourd'hui la responsabilité après l'exploitation des mines d'uranium en Limousin. Ces boues étaient auparavant stockées sur l'ancien site minier à ciel ouvert de Bellezane mais celui-ci a été déclaré non conforme aux normes actuelles. Désormais, elles se retrouvent déversées sur un terrain de la commune de Compreignac, en Haute-Vienne.
Selon Areva, ce stockage ne présente aucun risque. Mais une association locale de défense de l'environnement s'indigne. Et elle a décidé d'entamer des poursuites. Il s'agit de l'association Sources et rivières du Limousin ; elle a porté plainte devant le procureur de la République du Limousin. "Nous constatons que, cinq mois après l'échéance, les boues radioactives sont toujours stockées sans aucune information particulière concernant la dangerosité des produits et sans les autorisations administratives nécessaires", indique la plainte déposée par l'association Sources et rivières du Limousin. "Ce stockage non autorisé de trois tonnes d'uranium relève d'une infraction au code de l'environnement", poursuit la plainte qui relève également "l'absence de déclaration ou autorisation auprès de l'autorité de sûreté nucléaire".
"Ce n'est pas notre intérêt de faire durer"
Auprès du préfet, l'association réclame une "mise en demeure" d'Areva afin qu'il dépose "une demande d'autorisation de stockage" de ces déchets et qu'il mette "en sécurité d'urgence le stockage actuel".
L'association reproche essentiellement à Areva de ne pas avoir anticipé la création d'un centre de stockage de déchets et de "jouer la politique du fait accompli", reproche Antoine Gatet, conseil juridique de l'association. "Nous sommes dans une situation transitoire et provisoire", répond-on à Areva qui reconnaît que "le lieu de stockage n'existe pas encore". Mais le chargé de communication de la direction de l'après-mine d'Areva en Limousin, Laurent Blaszczyk, a indiqué que l'entreprise a "commencé à mettre en oeuvre des solutions" pour son ouverture. "Areva propose et l'Etat dispose, nous n'avons aucun pouvoir de décision", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas notre intérêt de faire durer" même s'il "n'y a aucun risque sanitaire", a-t-il souligné.
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