Une génération les sépare, mais le même amour de la nature les anime. Après vingt ans d’expérience dans une grosse pépinière de la région parisienne, Stéphane Moreau, 46 ans, est recruté en 2004 par la mairie de Versailles comme écojardinier. La ville prend alors le pari du « zéro phyto » en supprimant tout traitement chimique de ses espaces verts. Dans un environnement corseté et propret comme celui de Versailles, cette volonté relevait presque du défi. Pour sensibiliser les adultes, l’idée est donc venue d’éduquer les enfants.
Dans les maisons de quartier, les crèches et les cours de récréation des écoles, l’écojardinier apprend aux élèves à mettre la main dans le compost et à respecter le cycle de la nature. « Certains entrent pour la première fois en contact avec la terre, ils découvrent que ce n’est pas sale et qu’il faut prendre soin du vivant » , explique Stéphane Moreau, conteur de la nature qui pratique aussi l’hortithérapie auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
L’éducation à l’environnement n’était pourtant pas si évidente pour cet ancien pépiniériste longtemps contraint aux interventions chimiques pour vendre la plante parfaite. « J’ai dû désapprendre ce que j’avais appris » , souligne celui qui a remporté en 2007 le concours national du jardin partagé.
Aujourd’hui, son succès est tel que la ville a dû recruter en janvier Lucie Laurent, dont c’est la première expérience. « Un grand changement » pour cette jeune diplômée de 25 ans, arrivée tout droit de sa Manche natale. Grâce à elle, les interventions des écojardiniers - dans 20 des 39 écoles versaillaises, soit 1 800 élèves - devraient prochainement doubler.
Le Point
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