Pour les Japonais, traditionnellement très soucieux de la qualité de leurs aliments, la méfiance générale née de la catastrophe de Fukushima-Daiichi risque d'être très longue à se dissiper. Il y a quelques mois, en pleine catastrophe, alors qu'une partie du combustible de la centrale nucléaire endommagée par le contrecoup du tsunami géant du 11 mars avait fondu, c'est l'eau potable de Tokyo qui avait brièvement suscité les inquiétudes après la découverte de traces de radioactivité. Traces de radioactivité qui avaient été relevées à des niveaux beaucoup plus importants en mer au large de la centrale, alimentant les inquiétudes sur la chaîne alimentaire marine. Plus récemment, ce sont des élevages de boeufs de régions voisines de la centrale qui ont été frappés de restrictions de commercialisation pour les mêmes raisons. Six mois après l'accident, des traces sont toujours perceptibles : cette fois, ce sont des stocks de riz qui sont concernés.
Un niveau de césium radioactif de 500 bequerels par kilogramme a été mesuré sur un échantillon de riz récolté à Nihonmatsu, dans la préfecture de Fukushima, à 56 km à l'est de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Il s'agit du premier cas au Japon de riz contenant du césium radioactif de plus de 200 becquerels par kilogramme, niveau à partir duquel des analyses complémentaires approfondies de la zone incriminée doivent être réalisées. Concrètement, ce taux de césium radioactif implique que la radioactivité des rizières de la région concernées devra désormais être mesurée avant récolte.
Des traces de radioactivité dans la pluie et le lait en Californie
La préfecture de Fukushima va donc décupler les points d'inspection, a fait savoir le ministère de l'Agriculture lors de l'annonce de cette découverte. Si le degré de césium dans le riz dépasse le plafond de 500 becquerels par kg imposé par le gouvernement, la commercialisation du riz produit dans la région devra cesser.
Cette annonce intervient alors que de nouvelles révélations donnent une idée de l'ampleur de la contamination dégagée par la centrale nucléaire : de faibles niveaux de radioactivité ont ainsi été relevés dans les eaux de pluie du nord de la Californie en mars dernier, deux semaines après la catastrophe, avant un retour rapide à la normale. Les niveaux détectés de cesium, iodine et tellurium étaient très faibles et ne présentaient aucun risque pour la population, selon les résultats d'une étude financée par les ministères américaines de l'Energie et de la Sécurité intérieure. L'eau de pluie avait été collectée dans les villes d'Oakland, Berkeley et Albany (dans la région de San Francisco) entre le 16 et 26 mars, selon le rapport, publié dans le journal en ligne Plos (Public Library of Science). Des isotopes radioactifs ont également été trouvés dans du lait, de l'herbe et des légumes - mais là encore sans risque pour le public, assure-t-il.
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