jeudi 4 août 2011

Pour le DG de Suez-Environnement, «les volumes d'eau consommés vont baisser, pas la facture annuelle»

Jean-Louis Chaussade, Directeur Général de Suez-Lyonnaise des Eaux, présentait ce mercredi à Paris les résultats semestriels de son groupe. Il estime que les changements à venir dans le secteur de l'eau vont contraindre son entreprise «à revoir ses business model»...
La gestion de l’eau ne coule pas comme un fleuve tranquille. En marge de la présentation des résultats du premier semestre de son groupe, qui affichent une hausse du chiffre d’affaires de 11,8% pour un résultat net de 221 millions d’euros, Jean-Louis Chaussade, DG de Suez-Lyonnaise des Eaux, estime que ce secteur est à un tournant historique et va connaitre de profonds changements dans les années à venir. «Plus que le climat, la problématique de l’eau va devenir la plus sensible. Les grands défis de l’eau dans le monde vont être colossaux.» Le traitement de l’eau potable, ou l’acheminement de l’eau dans les zones désertiques, font partie de ces défis majeurs.
Pour la France le problème est tout autre, mais il n’en est pas moins de taille. Le DG de la Lyonnaise a expliqué «être obligé de revoir les business model» du groupe. «Sur l’eau, nous sommes en train de passer d’un système de volume à un système de valeur.» Il fait référence à l’annonce, mi-juillet, de la ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet, d’un plan pour que la France baisse de 20% sa consommation d’eau d’ici à 2020. Pour cela elle entend mettre à contribution les grands groupes industriels, pour qu’ils réduisent le taux de fuite dans les réseaux d’eau potable des collectivités, ou qu’ils recyclent l’eau usagée en eau d’arrosage.

En France, «il y aura des problèmes de pollution émergente à traiter en raison de l’urbanisation»

«Les volumes consommés vont baisser, prévient Jean-Louis Chaussade, mais pas la facture annuelle de nos clients, car il y a des coûts fixes, des services clientèles, des mesures de précaution» qui ne baisseront pas, voire devront se renforcer. Ainsi, s’il estime que «la qualité des eaux en France est bonne, il n’empêche qu’il y aura des problèmes de pollution émergente à traiter, des pollutions qu’on ne connaît pas encore, ou peu, mais qui grandiront au fur et à mesure que les villes deviendront de plus en plus importantes.» Le DG prend en exemple la récente pollution au perchlorate d’ammonium, que la communauté urbaine de Bordeaux a connu au mois de juillet. «Le perchlorate, personne ne connaissait en France. En quelques jours la Lyonnaise s’est mobilisée pour mettre en place un système permettant le mélange des eaux, et ainsi abaisser les taux de ce produit chimique.» Autre coût qui devrait plomber la facture: La Lyonnaise prévoit de développer tout un système de «smart grids» pour la détection des fuites et la gestion des réseaux.
Tous ces éléments, «il faut les faire comprendre à nos clients», principalement des collectivités. C’est pourquoi Suez expérimente deux nouveaux modèles de gouvernance, à Orléans et Rouen. Une société dédiée à la gestion du réseau de chacune ces deux villes a été créée, dans laquelle des représentants de nos clients ou de la société civile locale participent». Ceci «dans un souci de transparence sur le fonctionnement de l’entreprise.»
Un modèle que la Communauté urbaine de Bordeaux ne devrait pas tester. Elle va effectivement revenir à une gestion en régie publique de l’ensemble du service de l’eau d’ici en 2018. Un pas que la Ville de Paris a déjà franchi
http://www.20minutes.fr/article/765778/dg-suez-environnement-les-volumes-eau-consommes-vont-baisser-facture-annuelle

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