Haies, bosquets, mares… Ces espaces où la biodiversité peut se développer entre deux rangées de blé ou de maïs devront passer de 3% des surfaces agricoles à 4% dès 2013. Le gouvernement a décidé de revoir à la hausse la surface accordée à ces «surfaces à intérêt écologique», satisfaisant ainsi les écologistes, mais provoquant la colère de certains agriculteurs.
Si les partisans d’une agriculture biologique ou raisonnée mettent en avant les nombreux avantages que ces espaces peuvent procurer, comme un meilleur stockage de l’eau dans le sol, un abri pour les insectes pollinisateurs ou une protection des sols contre l’érosion, les céréaliers ne voient pas ces espaces non productifs du même œil. La FNSEA dénonce ainsi une décision «strictement administrative» et «totalement déconnectée des contraintes de gestion des exploitations», arguant notamment du temps et des coûts induits par l'entretien des haies. La Confédération des planteurs de betteraves (CGB) estime pour sa part qu’il s’agit d’«un très mauvais signal donné par la France» au moment où la Politique agricole commune (PAC) se renégocie à Bruxelles.
Les coccinelles, bénéficiaires de la future PAC?
En effet, le «verdissement» de la PAC devrait être le point sensible des discussions européennes. Le versement des subventions est à l’heure actuelle soumis au respect de 18 directives, dont certaines relèvent de problématiques environnementales. Les agriculteurs ont par exemple d’ores et déjà l’obligation de préserver des bandes enherbées le long des cours d’eau. La future PAC, qui entrera en vigueur en 2014, pourrait renforcer ces exigences, notamment en versant des aides spécifiques aux agriculteurs qui pratiqueraient des assolements diversifiés, à maintenir des prairies permanentes ou à consacrer 7% de leur surface aux «éléments à intérêt écologique».Pour les opposants au verdissement de la PAC, les 4% décrétés par le gouvernement sont un premier pas vers les 7% européens. Pour la Coordination rurale «il est regrettable que des responsables ministériels emploient leur énergie à de telles mesures démagogiques alors qu'il y a tellement de sujets à revoir» dans la PAC, et arguent de «la sécurité de l'alimentation». De leur côté, les écologistes, regroupés dans le groupe PAC2013, rappellent que les insectes appelés «auxiliaires de cultures», à l’image des coccinelles sont «nécessaires au développement d'une agriculture consommant moins de phytosanitaires et plus résistante aux aléas naturels». Pour assurer l’alimentation de demain, faudrait-il faire plus de place aux coccinelles?
http://www.20minutes.fr/article/1024144/peu-plus-bosquets-haies-champs-2013
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