Déclenché à partir d'une concentration de 80 microgrammes de particules par mètre cube d'air, le niveau d'alerte le plus élevé à la pollution aux particules concerne jeudi plusieurs régions de France : l'Ile-de-France et Rhône-Alpes, les Bouches-du Rhône, le Vaucluse, l'agglomération de Lourdes, l'Oise, et localement en Haute-Normandie et en Alsace, selon les organismes régionaux chargés de la qualité de l'air. Dans de nombreuses autres régions, le niveau d'information (à partir de 50 microgrammes) a été dépassé.
"Cet épisode de pollution tend à se généraliser sur le territoire et évolue actuellement vers un accroissement important des concentrations observées et prévues dans certaines régions", indiquait le ministère de l'Ecologie dans un communiqué publié mercredi soir. Cette pollution "devrait perdurer encore plusieurs jours sous l'effet des conditions anticycloniques et des températures basses", poursuit-il, indiquant que les concentrations de PM 10 (particules au diamètre inférieur à 10 microns) devraient ensuite baisser grâce à une légère dégradation météorologique attendue à partir de vendredi après-midi.
Ne pas utiliser les cheminées à bois et limiter l'usage de sa voiture
Jeudi, "la pollution continuera d'affecter avec des niveaux de particules élevés à très élevés les régions Alsace, Auvergne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais et Picardie", annonce le ministère. Dans les régions concernées, "il est demandé notamment de ne pas utiliser les cheminées à bois", "de limiter l'usage des véhicules automobiles, notamment les véhicules diesel non équipés de filtres à particules", "de réduire les vitesses" ou encore "de respecter l'interdiction de brûlage de déchets verts", rappelle-t-il Mais les dispositions, décidées par les préfectures, varient d'une région à une autre.
Les épisodes de pollution aux PM10, poussières de compositions diverses, sont fréquents en hiver, avec l'augmentation des émissions liées au chauffage, principalement à bois mais aussi au fioul, et de conditions météorologiques souvent défavorables à la dispersion des polluants. Ils sont également favorisés par un phénomène dit d'"inversion de température". En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude et l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. En situation d'inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés sous un effet de "couvercle" d'air chaud.
Générées par l'industrie, le chauffage et le transport (diesel), les particules peuvent provoquer de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Les plus fines d'entre elles (moins de 2,5 microns), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, ont été classées "cancérogènes certains" par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
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