jeudi 5 décembre 2013

Eau potable : 7,5 millions de foyers bientôt pas aux normes

La France a pris un retard considérable dans le remplacement des canalisations d'eau potable en plomb dans le parc immobilier privé. Une association de défense des consommateurs tire la sonnette d'alarme et demande un report de trois ans de la date butoir de remplacement des canalisations.

La France aurait-elle la facheuse habitude de s'y prendre à la dernière minute ? L'association de défense des consommateurs CLCV a appelé ce jeudi les pouvoirs publics à reporter de trois ans la date butoir de remplacement des canalisations en plomb, fixée au 25 décembre, et à accorder des aides aux particuliers pour effectuer les travaux. La France a en effet pris du retard pour éradiquer les canalisations d'eau potable en plomb dans le parc immobilier privé.
Le changement de ces conduites fait suite à une directive européenne qui impose une teneur en plomb de l'eau potable inférieure à 10 microgrammes par litre d'eau (contre 25 microgrammes auparavant) d'ici à fin 2013, suivant des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. "La mise en oeuvre de cette disposition, issue d'une directive européenne, est très peu suivie par les pouvoirs publics. (...) La majorité des copropriétés n'ont pas effectué les travaux", note la CLCV.
7,5 millions de logements concernés
Selon l'association, près de 7,5 millions de logements sont concernés en France, dont plus de 800.000 à Paris. Elle estime le coût des travaux à 2.250 euros en moyenne par logement. "Il s'agit d'une dépense importante pour les copropriétaires qui ont souvent dû faire face à la rénovation des ascenseurs et qui sont amenés à se mobiliser sur la rénovation thermique", indique l'association, qui appelle les pouvoirs publics, et notamment les agences de l'eau, à débloquer des aides. "Elles disposent de fonds importants qui ont été utilisés pour enlever le plomb dans les canalisations publiques des services d'eau mais (...) elles n'ont pas souhaité aider les particuliers dans leurs travaux", ajoute la CLCV. L'association appelle également à "préciser le protocole d'analyse d'eau que doivent réaliser les copropriétaires", les résultats pouvant varier "de manière importante selon le moment de la journée où est effectué le test".
L'Association des responsables de copropriété, de son côté, demande de "ne pas s'affoler", assurant qu'"aucune sanction" n'est prévue en cas de dépassement du seuil des 10 microgrammes puisque "la mesure du taux de plomb dans l'eau est très compliquée et aléatoire". En mars, l'UFC-Que Choisir avait déjà tiré la sonnette d'alarme à propos du retard que prenaient les travaux de remplacement des canalisations dans le parc immobilier privé, et demandé aux agences de l'eau de mieux financer les aides aux particuliers.
 

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