Ce travail, mené par en parallèle par 27 instituts de recherche dont le CNRS, Météo-France et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en France, vise à «préciser les projections» réalisées dans le cadre de la rédaction du dernier rapport des experts du Giec en les ramenant «à l’échelle des impacts du changement climatique et des mesures d’adaptation pouvant être prises par les responsables politiques et les industriels», explique Robert Vautard, spécialiste des simulations climatiques au CNRS.
«Les projections du Giec ont une résolution de l’ordre d’un point tous les 100 à 200 km. Elles ont l’avantage d’être globales mais ne peuvent pas répondre à toutes les interrogations», comme les phénomènes de pluies intenses, ajoute le chercheur.
Le programme a donc consisté à décliner les modèles globaux à des échelles plus serrées - jusqu’à des mailles de 12 km pour les plus précises - permettant ainsi de «zoomer» sur le continent européen et essayer de mieux anticiper la météo du futur. Un travail fait pour d’autres continents en parallèle.
Des événements météorologiques extrêmes
Les principaux enseignements tiennent aux événements météorologiques extrêmes : «Les pluies intenses vont augmenter partout en Europe, c’est-à-dire qu’il y aura plus souvent des épisodes de fortes pluies», explique Robert Vautard. «Une autre conclusion robuste, c’est l’augmentation des vagues de chaleur en Europe du sud et du centre. De plus les périodes sèches sont aussi en augmentation dans le sud de l’Europe», ajoute le chercheur.En revanche, «les signaux ne sont pas clairs» pour d’autres événements météorologiques, comme les tempêtes. Pour les températures, les chercheurs constatent «que le continent européen se réchauffe plus vite» que le réchauffement global projeté par les scientifiques du Giec en septembre.
Autour de 2050, le réchauffement pourrait atteindre jusqu’à 3°C sur le sud de l’Europe en été et jusqu’à 4°C dans le pire des scénarios dans le Nord-Est du continent en hiver. Selon le Giec, la hausse globale du thermomètre attendue au milieu du siècle est de l’ordre de 0,5 à 2°C, rappelle Robert Vautard.
Ces données doivent permettre de mieux cibler les mesures d’adaptation à prendre pour faire face aux conséquences du changement climatique, par exemple pour anticiper les évolutions possibles des débits et des températures des cours d’eau indispensables au refroidissement des centrales nucléaires.
Ces données pourront contribuer également au deuxième volet du nouveau rapport du Giec, portant sur les impacts du changement climatique et dont la publication est attendue en mars 2014.
http://www.leprogres.fr/france-monde/2013/12/02/davantage-de-fortes-pluies-et-de-vagues-de-chaleur-en-europe
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