«L’environnement, ça commence à bien faire.» La petite phrase de Nicolas Sarkozy a marqué la politique environnementale du quinquennat, après les espoirs suscités par le Grenelle de l’environnement. Prononcée à l’adresse des agriculteurs lors de l’édition 2010 du SIA (Salon international de l’agriculture), elle marquait le divorce entre monde agricole et écologistes. Pour savoir si les candidats à la présidentielle peuvent les réconcilier, la revue Campagnes et environnement les a interrogés.
Atteindre les objectifs du Grenelle, mais comment?
De Nicolas Sarkozy (UMP) à Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), tous s’accordent sur le maintien des objectifs du Grenelle, particulièrement sur les 20% de surface bio en 2020 et la réduction de 50% des intrants chimiques d’ici à 2018 dans le cadre du plan Ecophyto. Pour mettre en valeur le bilan du Grenelle, Nicolas Sarkozy rappelle que «les surfaces bio ont progressé de 50% depuis 2007». Un chiffre confirmé par les statistiques de l’Agence bio: la surface agricole utile (SAU) bio en France est bien passée de 2 à 3% entre ces deux dates, mais accuse un retard par rapport à l’objectif intermédiaire du Grenelle de 6% de SAU bio en 2012.Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts) appelle donc à «déployer les moyens nécessaires», notamment une taxe sur les pesticides, tandis que François Hollande (PS) estime que le bio «doit être encouragé» car «il existe un marché que la France ne peut négliger». Le candidat socialiste compte sur la Politique agricole commune (PAC), qu’il souhaite voir abandonner le système d’aide à l’hectare, et les collectivités territoriales pour aider le bio à se développer.
La PAC au cœur des débats
Jean-Luc Mélenchon pense qu’il faut «orienter les aides de la PAC pour une transition vers la relocalisation», c’est-à-dire le rapprochement des lieux de production et de consommation, et souhaite «l’instauration d’une taille maximale d’exploitation». Il insiste sur la «nécessité de réorienter la recherche vers des modes de production qui puissent se passer de pesticides». Même son de cloche chez Eva Joly, qui «défend une nouvelle PAC favorisant les petites fermes et les pratiques vertueuses via des conditions d’attribution sérieuses sur le plan environnemental» et propose d’«ouvrir la gouvernance du monde agricole à la société civile et aux élus locaux».Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) dénonce une «connivence malsaine» entre l’Etat français et les «groupes agrochimistes» et une PAC proche de l’assistanat qui «dévalorise le secteur agricole». Il propose de créer une agence départementale d’aide en ingénierie qui permettrait de trouver d’autres méthodes de culture. L’UMP souhaite maintenir le plan Ecophyto en réduisant la quantité de substances utilisées, «mais au fur et à mesure qu’on trouve des produits de substitution» et exige que le budget de la PAC soit maintenu.
Concurrence étrangère
Autre point d’accord entre les candidats: pas de concurrence déloyale en provenance des pays dont les standards sanitaires, sociaux et environnementaux sont plus faibles qu’en France. Le PS veut des «règles strictes de réciprocité», tout comme Nicolas Sarkozy, qui va plus loin en proposant une taxe sur les importations. Jean-Luc Mélenchon «revendique une protection du marché européen», tout comme Eva Joly, qui se dit favorable à une protection de la production européenne «contre le dumping social et environnemental». Quant à Nicolas Dupont-Aignan, il veut «instaurer une exception à l’OMC et rétablir la préférence communautaire».http://www.20minutes.fr/article/886379/environnement-agriculture-propositions-candidats-presidentielle
1 commentaire:
Bonjour,
Le site de débat en ligne Newsring.fr organise actuellement un débat centré sur la question :
" Le salon de l'agriculture sert-il à quelque chose ? "
Je pense qu'il serait intéressant que vous veniez contribuer et faire entendre votre point de vue.
Bon débat !
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