La Commission Européenne a présenté et adopté mardi une proposition visant à réviser la réglementation communautaire sur les cultures OGMs. Objectif: faciliter les procédures d'autorisation des OGMs dans les pays européens qui ne sont pas contre !
L'Europe cède. Ou plus exactement, la Commission Européenne renvoie les pays gêneurs, ceux qui s'opposent à la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM), dans leurs pénates. Comment? En présentant et adoptant hier une proposition dont l'objectif est d'assouplir et nationaliser les procédures d'autorisation de culture et de mise sur le marché des OGMs. Une décision qui va à l'encontre d'un avis émis à l'unanimité en le 4 décembre 2008 par les ministres de l'environnement des 27, qui au contraire prônait un renforcement des procédures d'autorisation. La commission tient-elle à calmer le houleux débat entre pays membres opposés aux cultures et les autres?
Un élargissement du droit au refus des OGMs
Le texte, modifie la directive 2001 sur la dissémination volontaire des OGM et permet à chaque état membre de l'Union Européenne de refuser tout ou partie des cultures OGM sur son territoire. Et ce, pour des raisons autres que preuves de toxicité, désordres socio-économiques, ou risques environnementaux. Une manière de re-nationaliser le problème OGM.
De plus, pour protéger les producteurs de cultures biologiques et conventionnelles, dont les produits ne doivent pas contenir plus de 0, 9 % d'OGMs, les états pourraient définir des zones "sans OGM". On remiserait ainsi les dangereuses mesures de coexistences peu efficaces. Une avancée?
Un texte bien pensé... pour la circulation des OGMs!
Si le texte semble aller dans le sens des anti-OGMs, à première vue, il n'en est rien si l'on creuse. La nationalisation des interdictions risque au contraire d'ouvrir la brèche pour un développement des cultures plus importants dans les pays pro-OGM en simplifiant les procédures d'autorisation qui jusqu'à aujourd'hui devaient se faire à la majorité qualifiée. Dès lors, les OGMs s'implanteront davantage et plus facilement en Europe.
Le texte ouvre aussi sur des risques de contamination plus grand. En particulier en raison de la règlementation européenne en matière de circulation des produits. Si les cultures OGM pourront être interdites, les semences et les produits pourront librement circuler à l'instar des autres denrées au sein de la communauté. La France qui fait encore partie des "gêneurs" a donc d'ores et déjà fait savoir qu'elle était contre cette proposition.
Le paradoxe....
Les lobbies pro-OGMs estiment pourtant que le texte ne prend pas en compte les intérêts des agriculteurs souhaitant cultiver les OGMs. Les interdictions possibles à l'échelle nationale les laisseraient "dans l'incertitude", ne leur facilitant pas la culture en définitive. Ils ne sont donc pas non plus satisfait de cette proposition. Un comble.
http://www.greenzer.fr/ogm-culture-commission-europeene-autorisation-2894
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