Et si la Seine servait à chauffer votre appartement? L’idée peut paraître saugrenue. Pourtant, Paris a bel et bien décidé de tenter une expérience : exploiter l’énergie produite par les courants de la Seine captée par des turbines ou des hélices placées sous l’eau. La filiale Energies nouvelles d’EDF aurait déjà jugé l’idée intéressante.
La mairie va donc lancer dans les prochains jours un appel à projets pour que des entreprises installent des hydroliennes dans le fleuve. « Après une étude du service de l’écologie urbaine et de Voies navigables de France, quatre sites potentiellement exploitables (avec deux hydroliennes chacun) ont déjà été repérés », révèle Denis Baupin, l’adjoint au maire chargé du développement durable.
Un des sites est à l’ouest, au niveau du pont du Garigliano (XVIe) et les trois autres au centre : les pont de la Tournelle, pont Marie et Pont au Change (IVe). « A ces endroits, le courant s’accélère un peu », souligne l’élu. Les entreprises tentées par l’expérience ont jusqu’à l’automne pour déposer leur dossier. Les lauréats seront désignés en janvier prochain et les premières hélices ou turbines pourraient être installées au printemps 2011. La ville n’en est pas à sa première expérience en matière d’énergie renouvelable. Elle a déjà choisi la géothermie pour chauffer des immeubles dans le XIXe arrondissement (l’eau chaude est captée en sous-sol) et elle a installé depuis ce printemps deux mini-éoliennes dans le XXe sur le toit de la Maison de l’air.
Un impact pédagogique important
« L’idée est de repérer toutes les puissances naturelles que nous avons à Paris et qui peuvent être exploitées », indique encore l’élu écologiste.
Si l’eau puisée à l’est de Paris va pouvoir chauffer l’équivalent de 12000 logements dans la ZAC de Paris Nord-Est, l’efficacité des éoliennes reste encore à prouver. « Le site n’est pas particulièrement venteux mais, ces deux derniers mois, les éoliennes ont quand même réussi à produire 500 kWh*. Nous allons faire des modifications sur les pales des appareils pour être plus performants », annonce Frédéric, le président de la société Elena qui a installé les mini-éoliennes. Quant à l’énergie du fleuve, tout reste encore à démontrer…
« De toute façon, on ne s’attend pas à des monts et merveilles avec ces techniques, admet Denis Baupin. Mais l’impact pédagogique de ces expériences est aussi important, insiste l’élu. Vélib’ a aidé les Parisiens à réaliser qu’on pouvait se déplacer à vélo dans la ville. Les énergies renouvelables éveilleront la conscience des Parisiens sur la nécessité d’être vigilant sur leur consommation. »
* Un ménage vivant dans 100 m2 consomme environ 4000 kWh chaque année.
http://www.leparisien.fr/paris-75/l-energie-de-la-seine-captee-sous-les-ponts-28-06-2010-979943.php
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