samedi 31 mars 2012

Les déchets électroniques ont aussi une seconde vie

A Toulouse, Orange lance une collecte des vieux mobiles...
Une grande collecte de recyclage des mobiles usagés pour leur donner une seconde vie. C'est l'opération lancée jusqu'au 31 mars dans les boutiques de l'opérateur de téléphonie Orange pour faciliter le geste citoyen.

Chaque produit démembré

L'ensemble des produits est ensuite acheminé vers un centre de recyclage à Montauban. Celui-ci réceptionne les mobiles, les Minitel, les téléphones fixes, les accessoires et les Livebox pour les répertorier et les trier. Les «déchets » des articles multimédias sont enfin envoyés vers une plate-forme de l'entreprise Envie 2E, à Portet-sur-Garonne, pour être recyclés. Son activité est principalement générée par Eco-Systemes, éco-organisme chargé de l'organisation de cette filière de recyclage. Dans un grand hangar, une quinzaine de salariés démembrent des vieux minitels, dont le dernier bip est programmé le 30 juin. A l'entrée, des centaines de télés et minitels sont entassés dans d'énormes caisses de 250 kg. «Chaque produit est désossé, afin de séparer les cartes électroniques, les tubes cathodiques, les bobines en cuivre avant leur recyclage, explique Cindy Heronville, directrice adjointe d'Envie 2E. Depuis le début de l'année, 47 tonnes de minitels sont arrivées et nous attendons un afflux les prochains mois.» L'entreprise Envie 2E s'équipe la semaine prochaine d'une nouvelle chaîne de recyclage des Livebox, télécommandes, mobiles usagés, décodeurs… En 2011, près de 950 tonnes de ces produits électroniques ont été traitées par cette société toulousaine.
http://www.20minutes.fr/article/906939/dechets-electroniques-aussi-seconde-vie

vendredi 30 mars 2012

Le réchauffement climatique atteint un seuil critique

La planète est en passe d’atteindre des seuils à partir desquels son climat se réchauffera de façon irréversible, et la décennie en cours sera cruciale pour les efforts visant à contenir les changements climatiques, avertissent les scientifiques.
Les estimations de la communauté scientifique diffèrent mais globalement, la température moyenne du globe devrait augmenter de six degrés Celsius d’ici 2100 si aucun frein n’est mis à l’augmentation de la densité des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère.
Une « décennie cruciale »
Comme les émissions de GES sont en augmentation, la Terre se rapproche des seuils au-delà desquels les effets du réchauffement climatique planétaire seront irréversibles, comme la fonte de la glace polaire et le dépérissement par sécheresse des forêts tropicales.
« Nous nous trouvons dans la décennie cruciale. Si nous ne changeons pas de cap au cours de cette décennie, nous franchirons ces seuils », a déclaré Will Steffen, directeur exécutif de l’institut sur le changement climatique à l’Université nationale d’Australie, lors d’une conférence à Londres.
Malgré l’urgence de la situation, un nouveau traité international sur le climat, contraignant les gros pays pollueurs comme les Etats-Unis et la Chine à réduire leurs émissions, ne fera pas l’objet d’un accord avant 2015, pour entrer en vigueur ensuite seulement en 2020.
Point de non-retour déjà franchi pour les calottes glaciaires
« Nous sommes au bord de changements majeurs », a souligné Will Steffen. « Nous pouvons limiter la hausse des températures à deux degrés, ou franchir le seuil au-delà duquel le climat basculera dans un état considérablement plus chaud », a-t-il continué.
Pour ce qui est des calottes glaciaires - sortes d’énormes réfrigérateurs qui ralentissent le réchauffement de la planète - le point de non-retour a sans doute été déjà franchi. La banquise de l’ouest de l’Antarctique a rétréci au cours des dix dernières années et l’inlandsis (calotte) du Groenland a perdu 200 kilomètres cubes de glace par an depuis les années 1990.
Seuil critique également pour les forêts
L’un des seuils les plus inquiétants et les moins connus concerne le pergélisol (permafrost, ou sol gelé en permanence) de Sibérie. Ce pergélisol stocke du carbone gelé dans le sol, et en cas de fonte, il le libère dans l’atmosphère.
« Il y a là-bas environ 1 600 milliards de tonnes de carbone, soit deux fois la quantité qui se trouve dans l’atmosphère aujourd’hui, et les latitudes du Grand Nord connaissent actuellement les changements de températures les plus forts de toute la planète », a dit Steffen.
Dans le pire des cas, 30 à 63 milliards de tonnes de carbone pourraient être libérés dans l’atmosphère chaque année, à l’horizon 2040, et ce volume passerait entre 232 et 380 milliards de tonnes vers 2100. Par comparaison, les combustibles fossiles dus à l’activité humaine libèrent 10 milliards de tonnes de C02 dans l’atmosphère chaque année.
Changement de composition des océans
L’augmentation de la densité de C02 dans l’atmosphère accroît dans le même temps l’acidité des océans, qui absorbent une partie de ce gaz carbonique. Au cours des 200 dernières années, le processus d’acidification des océans s’est déroulé à un rythme jamais vu depuis 60 millions d’années, explique Carol Turley, du Laboratoire marin de Plymouth.
Cela menace les récifs coralliens et pourrait entraîner l’extinction de certaines espèces marines dans quelques décennies.
La majeure partie des rapports sur le climat conclut que la forêt dense de l’Amazonie va devenir de plus en plus sèche à mesure que les températures augmenteront. Le dépérissement de forêts dû à la sécheresse fait penser que l’on est là aussi près du point de non-retour, à partir duquel les forêts cesseront d’absorber le carbone et, au contraire, en ajouteront dans l’atmosphère du globe.
Environ 1,6 milliard de tonnes a été libéré dans l’atmosphère en 2005 par les forêts denses et 2,2 milliards de tonnes en 2010, ce qui a réduit à néant dix années d’activité de « puits de carbone », a souligné Will Steffen.

jeudi 29 mars 2012

Pollution aux particules fines: Faut-il arrêter de respirer?

La France connaît des pics de pollution depuis quelques jours. Comment limiter les effets des particules fines...
Profiter du soleil en terrasse, c’est agréable, mais à condition de ne pas être trop près d’une rue très fréquentée par les voitures. Depuis quelques jours, les grandes agglomérations françaises, Ile-de-France en tête, connaissent une pollution aux particules fines «en raison d'une météorologie défavorable à la dispersion des polluants émis». Les automobilistes sont invités à réduire leur vitesse et les personnes sensibles à éviter tout effort physique. Mais est-ce vraiment efficace pour réduire la quantité de particules fines émises et comment se protéger de cette pollution?

Les particules fines, une suie microscopique

Dans la famille des particules fines, il y a les petites sœurs, les PM2,5 qui ne dépassent pas 2,5 micromètres de diamètre, et les grandes sœurs, les PM10, qui atteignent 10 micromètres de diamètre. Les plus petites sont les plus dangereuses, car elles s’infiltrent plus facilement dans les poumons, défiant tous les filtres naturels du corps humains dont les poils du nez sont les premiers représentants.
Actuellement, ce sont les PM10 qui posent problème: émises par le trafic routier, et en particulier par les moteurs diesel, par le chauffage ou par les industries, elles sont retenues au dessus des villes lorsque le vent manque. Et peu importe la température: en plein hiver ou en été, les particules peuvent se concentrer dans l’atmosphère si un anticyclone les retient. La situation peut s’aggraver en été car l’ensoleillement favorise la transformation de certains polluants, comme les oxydes d’azote et les hydrocarbures, en particules et en ozone.

Comment s’en protéger?

Dès le seuil de PM10 dépassé (50 µg/m3 en moyenne journalière), des mesures de protection des personnes sensibles doivent être prises: enfants, personnes âgées, asthmatiques et allergiques, insuffisants cardiaque ou respiratoires et femmes enceintes doivent éviter les activités physiques et sortir plutôt durant les heures les moins chaudes de la journée, le matin ou le soir. Et pour tout le monde, mieux vaut éviter de faire son footing pendant les heures de pointe, à proximité d’une route et, en été, aux heures chaudes de la journée.

Faut-il rester enfermé?

Non, selon le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF): les pics de pollution ne justifient pas des mesures de confinement et on peut continuer à aérer sa maison ou son bureau comme d’habitude. Car sans aération, c’est la pollution intérieure de l’air qui risque de faire suffoquer.

Faut-il mettre un masque?

Les particules fines déjouent tous les masques, même ceux ayant un filtre à charbon. Autant dire que les masques médicaux ou les foulards ne servent à rien.

Où aller pour ne pas trop respirer de particules fines?

Il n’y a pas vraiment d’endroit épargné mais il faut, d’une manière générale, éviter de rester près des routes fréquentées. Aller dans les parcs et espaces verts peut permettre de respirer un air un peu moins vicié. Les cyclistes sont parmi les plus touchés par la pollution, mais finalement ce sont les pollueurs qui payent le prix fort: c’est à l’intérieur de l’habitacle d’une voiture qu’on respire le plus de particules, deux fois plus qu’un piéton en moyenne.
http://www.20minutes.fr/article/905637/pollution-particules-fines-faut-il-arreter-respirer

mercredi 28 mars 2012

La course au biocarburant pour l'aviation s'accélère

Face à la hausse des prix du pétrole, agronomes, chimistes, ingénieurs du monde entier accélèrent leur quête d'un bio-carburant rentable pour l'aviation qui puisse remplacer le kérosène, un enjeu tellement important que les principaux constructeurs aéronautiques unissent leurs forces.
Les trois premiers d'entre eux, l'européen Airbus, l'américain Boeing et le brésilien Embraer, concurrents acharnés, se sont alliés jeudi pour promouvoir la recherche.
"Il y a un temps pour la compétition et un temps pour la cooopération", a déclaré Jim Albaugh, président de Boeing. Deux des principales menaces qui pèsent sur notre industrie sont le prix du pétrole et l'impact du transport aérien commercial sur notre environnement".
En dix ans le trafic aérien a augmenté de 45%, la consommation de 3% seulement, souligne Tom Enders, le patron d'Airbus. Mais elle augmente tout de même et avec elle les émissions de gaz carbonique nuisibles à l'environnement.
Les avionneurs allègent les appareils en utilisant des matériaux composites, les motoristes inventent des réacteurs plus frugaux, mais pour vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre, ils ont besoin des biocarburants.
Les carburants fossiles dégagent dans l'atmophère un C02 enfoui dans le sol depuis des millénaires. Les biocarburants en revanche ne font que rendre à l'atmosphère le CO2 que les plantes ou les algues dont ils sont extraits y ont capté.
Les chercheurs ont presque surmonté les obstacles technologiques, restent les défis économiques.
Les biokérosènes existent déjà. Les compagnies aériennes ont effectué des centaines de vols avec des mélanges de carburant biologique et de kérosène. Des essais de carburant totalement biologique approchent, d'après Airbus.
Mais dix fois plus chers que le kérosène, ils sont encore loin d'être compétitifs, et pour passer à l'échelle industrielle, il faut avoir la matière première organique. "L'enjeu numéro un des biocarburants c'est vraiment la production de biomasse dans des conditions durables", dit Philippe Novelli, du centre français de la recherche aérospatiale, l'Onera.
L'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI), basée à Montréal, a recensé au moins 300 projets dans le monde pour produire de la biomasse durable, sans empiéter sur les cultures vivrières ou les forêts, comme l'ont fait les premiers biocarburants, extraits de canne-à-sucre ou de tournesol.
Du Brésil à l'Australie, de la Roumanie au Qatar, et d'Espagne au Mexique, les chercheurs ont entrepris de produire de la biomasse à partir de plantes qui poussent sur des sols ingrats, comme la jatropha ou la caméline, d'eucalyptus, ou d'algues, la source qui semble la plus prometteuse.
Encore faut-il que les nouveaux carburants soient reconnus comme durables.
Si, dans les différentes régions du globe, ce ne sont pas les mêmes critères de durabilité qui sont reconnus, cela crée un facteur de risque pour les investisseurs, explique M. Novelli. "L'accord Airbus-Boeing-Embraer ne peut être que positif pour faciliter une harmonisation internationale des standards de durabilité", estime-t-il.
Enfin, pour attirer les investisseurs, il faut garantir la demande.
Aux Etats-Unis, l'US Air Force, qui consomme autant qu'une grande compagnie aérienne, a fait savoir aux industriels l'été dernier qu'elle aussi était prête à voler au biokérosène, faisant des tests sur pratiquement tous ses modèles d'avions.
En Europe, la Commission européenne et l'industrie se sont fixé pour objectif de produire deux millions de tonnes de biokérosène d'ici 2020, soit 3% à 3,5% de la consommation totale par an. La commission doit encore adopter des mesures incitatives pour la production.
C'est que l'aéronautique est engagée dans une course avec les transports terrestres et maritimes, et à terme avec l'industrie chimique, eux aussi avides de carburants alternatifs qui suppléeront au pétrole.
http://www.20minutes.fr/article/904833/course-biocarburant-aviation-accelere

dimanche 25 mars 2012

Une brigade d'enfants pour nettoyer la plage de Biarritz

Sous un soleil presque estival, une brigade d'enfants s'active pour nettoyer la plage de Biarritz, avec l'ancien footballeur Bixente Lizarazu comme chef d'équipe, la dernière initiative de l'ONG Surfrider, luttant pour protéger les océans depuis 17 ans.
"Quand vous serez grands, c'est vous qui serez les chefs, donc c'est vous qui déciderez de ne pas jeter ces déchets", leur a dit l'ex-champion du monde, né à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
"L'important, c'est de ne pas les jeter et de les recycler", a insisté le sportif, parrain de ces campagnes de nettoyage qui profiteront cette année à quelque 900 plages du monde, y compris à Dubai ou en Mauritanie, jusqu'au 25 mars.
Filets en plastique, lunettes, bois, pinces à linge, pansements: les enfants font une cueillette fructueuse.
"Ce petit bout de bois, on le laisse, il va enrichir l'écosystème", leur explique l'animateur David Dada.
Puis les enfants de classes de CP, CM1 et CM2, assistent à un cours sur le recyclage, grâce à une banderole déployée devant eux expliquant le cheminement et la valorisation des déchets.
Selon l'ONG, chaque seconde, 206 kilos de déchets sont déversés dans les océans, dont une majorité n'est pas biodégradable.
Chaque année, ces déchets s'accumulent davantage, au point que l'ONG de défense de l'Environnement Greenpeace avait dénoncé il y a quelques années la découverte d'une véritable "île de déchets", grande comme la France, entre Hawaï et la Californie, menaçant l'écosystème marin.
Les campagnes de nettoyage de Surfrider, "Initiatives océanes", ont pour but de sensibiliser à cette problématique, en amenant des volontaires à nettoyer là où ils le peuvent et à recycler.
"Tout est question d'éducation", explique Gilles Asenjo, le président de l'ONG: "La plupart de ces déchets ne se dégraderont jamais et seulement une partie d'entre eux pourra être retirée du milieu. Or 100% de ces déchets sont d'origine humaine".
Cette année, Surfrider entend en outre mettre l'accent sur les déchets plastiques avec un slogan "dépassez la génération du plastique", et quelques conseils.
"Si l'on pouvait inciter les citoyens à ne plus utiliser le plastique à usage unique comme la proche donnée dans les boutiques, ce serait un grand pas", dit Lizarazu. "Ce sont des gestes simples, comme remplacer le gobelet d'eau par un mug que l'on garde au bureau", ajoute-t-il.
"Souvenez-vous, martèle encore l'animateur David Dada aux enfants: huit déchets sur dix viennent de l'intérieur des terres et finissent dans l'océan. Un sur dix sont des objets perdus comme ces lunettes que vous avez trouvées. Le reste provient de ceux qui profitent de l'océan, comme cet aileron de planche de surf: vous pouvez agir sur huit des dix déchets!".
Surfrider Foundation Europe est une association environnementale créée en 1990 à Biarritz à l'initiative de surfeurs, dans le sillage d'un mouvement de protection des littoraux né en 1984 à à Malibu, en Californie.
Elle rassemble aujourd'hui un réseau de 1.700 bénévoles, 10.000 adhérents, plus de 45.000 sympathisants, autour d'une quarantaine d'antennes locales actives dans 12 pays d'Europe et au-delà.
http://www.20minutes.fr/article/903143/brigade-enfants-nettoyer-plage-biarritz

samedi 24 mars 2012

La France pourrait à nouveau être à sec cet été

Les nappes phréatiques n'ont pas eu assez d'eau cet hiver pour compenser le déficit des années précédentes...
La sécheresse de l’été dernier pourrait bien se renouveler cette année, selon les dernières mesures effectuées par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Au 1er mars, 80% des nappes phréatiques françaises affichaient un niveau inférieur à la normale à cause d’un déficit de pluviométrie important durant l’hiver.
Il a plu moitié moins que la normale dans plusieurs régions, notamment en Bretagne, en Alsace ou en Midi-Pyrénées. Dans la région de Marseille, le déficit dépasse localement 75% et cette tendance s’est poursuivie en février avec des précipitations inférieures de 25% à la normale sur l’ensemble du pays. «La recharge n’a pas été efficace cette année, commente Nathalie Dorfliger, chef du service eau au BRGM. Il a plu irrégulièrement et cela n’a pas suffit à compenser plusieurs années déficitaires.» Résultat, la plus grande partie du bassin parisien, le bassin du Rhône, la nappe de Beauce, de la Craie en Touraine ou encore l’amont de la Garonne ont soif.

Observer l’impact du changement climatique

«Il est trop tôt pour dire si nous connaîtrons une sécheresse cet été, car il peut encore y avoir des pluies efficaces, explique Nathalie Dorfliger. Mais sur certains réservoirs, comme le bassin parisien, même une recharge plus importante cette année ne suffirait pas à retrouver niveau supérieur à la normale». Les nappes mettent en effet du temps à se recharger : la pluie qui tombe au printemps est moins bien absorbée par les sols qu’en hiver car les plantes ont besoin d’eau pour pousser et le soleil favorise l’évaporation. Le cycle de la nappe ne permettrait de revenir à un niveau normal qu’en une dizaine d’années, estime Nathalie Dorfliger.
Suivies mensuellement par le BRGM, les nappes phréatiques sont observées en 1.400 points sur tout le territoire, renforcés depuis quelques mois par des mesures destinées à évaluer l’impact du changement climatiques sur les réserves d’eau françaises. «Connaître cet impact implique d’avoir des séries longues de mesures, sur plus de trente ans. En France, le réseau piézométrique a été mis en place après la sécheresse de 1976 et nous n’avons pas encore de données probantes», explique Nathalie Dorfliger. Un réseau dédié permettra bientôt de mesurer les effets à long terme du climat, et surtout anticiper le manque d’eau qui pourrait toucher de plus en plus souvent le territoire français.
http://www.20minutes.fr/article/902823/france-pourrait-nouveau-etre-sec

vendredi 23 mars 2012

L'eau en France passée au crible des associations de consommateurs

Qualité insuffisante, tarifs opaques et injustes: les services de distribution d'eau potable et d'assainissement en France essuient un tir groupé de critiques des associations de consommateurs à la veille de la Journée mondiale de l'eau jeudi.
Tirant un premier bilan d'une enquête collaborative lancée il y a un an, 60 millions de consommateurs et la fondation France Libertés sortent le carton rouge contre un service de l'eau qualifié d'"opaque et inéquitable".
En un an, près de 10.000 consommateurs se sont inscrits sur le site de l'enquête www.prixdeleau.fr. Parmi ces contributions, 4.000 factures étaient exploitables et 220 analysées en détail, à la fois sur le prix et leur conformité.
"L'usager ne sait souvent pas ce qu'il paie", regrette Gilbert Mitterrand, successeur de sa mère Danielle à la présidence de France Libertés.
"Les factures sont illisibles, certains intitulés sont incompréhensibles, les dates sont parfois incohérentes, les tranches tarifaires ne sont pas précisées...", résument 60 millions de consommateurs et France Libertés.
Economiste chez 60 millions de consommateurs, Stéphanie Truquin a expliqué que les factures analysées montraient un "prix du mètre cube d'eau fortement dégressif". Ainsi, "plus on consomme, moins le prix du m3 est cher", avec un prix de 5,40 euros le mètre cube pour ceux qui consomment moins de 30 m3 et 3,08 euros le m3 pour ceux utilisant plus de 120 m3 d'eau.
Selon les zones géographiques, "il y a aussi de gros écarts de prix pour un service complet (eau potable et assainissement)", avec un rapport de 1 à 3, selon Mme Truquin.
Enfin, seules 9% des factures se sont révélées "totalement conformes" à la réglementation, même si la grande majorité est globalement conforme.
Or, en principe, "une facture doit aider à comprendre ce qu'on a payé", souligne Thomas Laurenceau, rédacteur en chef du magazine 60 millions de consommateurs.
Absence de factures
Outre "des tarifs plus équitables", l'association demande que soient mieux précisés les périodes d'abonnement et de consommations, les différents tarifs par tranches de consommation (s'il n'y a pas un tarif unique) ainsi que les voies de recours en cas de réclamation.
Les problèmes de factures et de surconsommation d'eau sont d'ailleurs le motif des 863 recours faits auprès du Médiateur de l'eau en 2011, dont le rapport annuel a lui aussi été publié mercredi.
L'opacité du paiement de l'eau est d'autant plus grande que les Français habitant dans des immeubles ne savent pas ce qu'ils paient pour l'eau, comprise dans les charges, et ne reçoivent jamais de facture.
S'il y a généralement une différence de prix entre un service d'eau délégué à un opérateur privé et une régie publique, M. Laurenceau a indiqué que l'échantillon de factures n'était pas représentatif pour en tirer des conclusions sur les différences entre les deux modes de gestion.
Les consommateurs sont appelés à continuer à transmettre leurs factures sur le site www.prixdeleau.fr pour poursuivre l'enquête, qui essaiera de se pencher par la suite sur la question de la qualité de l'eau, un sujet justement abordé mardi par une autre association de consommateurs, UFC-Que Choisir.
D'après cette association, même si pour 97,5% de la population "globalement, l'eau est de bonne qualité grâce à la réglementation", "près de deux millions de consommateurs paient pour de l'eau significativement polluée".
Selon les analyses de l'UFC, l'agriculture est "à l'origine de près de 70% des pollutions" et sont donc concernées surtout des communes situées dans des zones d'agriculture intensive.
Lien vers le site de comparaison des tarifs de l'eau
http://www.20minutes.fr/article/902127/eau-france-passee-crible-associations-consommateurs

jeudi 22 mars 2012

Energie solaire: En Andalousie, une centrale qui fonctionne même la nuit

Le site, opérationnel depuis mai dernier, ne passe pas inaperçu dans la plaine andalouse, dans le sud de l'Espagne. Dès l'autoroute entre Séville et Cordoue, on aperçoit sa tour illuminée, dans laquelle se reflètent 2.650 panneaux solaires de 120 mètres carrés chacun, disposés sur un immense cercle de 195 hectares. «C'est la première centrale au monde qui travaille 24 heures sur 24, une centrale solaire qui fonctionne de jour comme de nuit!», ne se lasse pas de raconter Santiago Arias, directeur technique de Torresol Energy, qui gère l'installation.
Son mécanisme est «très facile à expliquer», promet-il: les panneaux, en reflétant le soleil sur la tour, lui transmettent «une concentration d'énergie équivalente à 1.000 fois celle que nous avons au sol». L'énergie est emmagasinée dans une cuve remplie de sels fondus, à une température supérieure à 500 degrés. Des sels qui serviront ensuite à produire de la vapeur pour faire tourner une turbine et fabriquer ainsi l'électricité, comme dans une centrale thermosolaire classique.
C'est cette capacité à stocker l'énergie qui rend Gemasolar si différente, car elle permet que «pendant la nuit, nous continuions à produire de l'électricité avec l'énergie accumulée la journée», précise Santiago Arias. Ainsi «j'utilise cette énergie comme cela m'intéresse et non comme le soleil me le dicte». Le bilan est très positif: la centrale «produit 60% d'énergie en plus par rapport à une centrale qui n'a pas de système de stockage», car elle peut fonctionner 6.400 heures par an, contre 1.000 à 2.000 heures chez les autres types d'usines solaires.

Machine à billets

«La quantité d'énergie que nous produisons par an est l'équivalent de la consommation moyenne de 30.000 foyers espagnols, donc, s'il s'agissait d'une zone d'habitations, d'environ 90.000 personnes», explique Santiago Arias, soit une économie annuelle de 30.000 tonnes de CO2. Encouragées par un généreux système d'aides publiques, les énergies renouvelables ont connu un essor fulgurant en Espagne, numéro deux mondial dans le solaire et premier producteur d'éolien en Europe, devant l'Allemagne. En 2011, le pays a couvert un tiers de sa demande d'électricité grâce aux énergies renouvelables, surtout l'éolien (16%), tandis que la part du solaire, bien que faible (4%), a doublé en un an, selon le gestionnaire du réseau de transport d'électricité REE.
Pour le projet Gemasolar, il a aussi fallu la contribution d'investisseurs étrangers: Torresol Energy est une co-entreprise entre le groupe espagnol d'ingéniérie Sener (qui a 60% de l'ensemble) et la société d'énergies renouvelables Masdar, financée par le gouvernement d'Abou Dhabi. Car «ce genre de centrale coûte cher, non pour la matière première que nous utilisons, qui est gratuite, mais pour l'énorme investissement qu'elle demande», reconnaît Santiago Arias. La facture a dépassé les 200 millions d'euros. Mais «le jour où l'entreprise aura fini de rendre l'argent aux banques (dans 18 ans, calcule-t-il), cette centrale deviendra une machine à fabriquer des billets de 1.000 euros!», assure-t-il, rappelant que le prix du baril de pétrole, qui était de 28 dollars en 2003, flirte désormais avec les 130 dollars.
Dans l'immédiat, la crise économique fait toutefois planer une ombre sur les projets de ce type: l'Espagne, au bord de la récession et engagée dans un effort de rigueur, vient de suspendre les aides aux nouveaux sites de production d'énergie renouvelable. «Nous avons trois projets à l'arrêt» en raison de cette suspension, confie Santiago Arias, avouant aussi, dans un contexte de morosité mondiale, n'avoir pas encore réussi à vendre ailleurs la technologie de Gemasolar, malgré l'énorme intérêt suscité hors d'Espagne
http://www.20minutes.fr/article/901271/energie-solaire-andalousie-centrale-fonctionne-nuit

mercredi 21 mars 2012

Salon Bio&Co: Cultivez votre écologie!

Maison, beauté, santé, énergie, enfants, alimentation, jardinage… Comme chaque année, le salon Bio&Co vous propose de redécouvrir tous les aspects de la vie quotidienne sous l'angle écolo! Un rendez-vous immanquable pour reverdir un peu notre vie...
Cette année, le local est à l’honneur. Retrouvez les producteurs de Franche-Comté qui se spécialisent dans les produits régionaux dans le village «Made in Local», une manière de valoriser leur contribution à la vitalité régionale ainsi qu’à la réduction des émissions à effets de serre.
En tout, 200 exposants seront réunis: grandes enseignes de l’alimentation bio, magazines écolos, entreprises de cosmétiques, d’éco-construction, de bijoux… la liste est longue! Des associations, comme par exemple Kokopelli, auront également l’occasion de faire entendre leur voix sur la biodiversité en danger ou autres thématiques environnementales.
Conférences et animations au programme
Plusieurs ateliers seront proposés aux visiteurs: vous pourrez par exemple apprendre à créer des meubles à partir de matériaux de récupération, avec l’Atelier Carton Feel Free (tous les jours de 10h30 à 15h). Vous aurez aussi l’occasion de visiter un tipi, afin de découvrir la beauté et les avantages qu’offre ce type d’habitat. Ou encore apprendre les meilleurs techniques d’utilisation de la peinture naturelle.
Bio&Co, c’est aussi près de 80 conférences sur l’habitat groupé, la naturopathie ou encore les économies d’énergie (voir le programme pour plus d’infos).
Enfin, on n’oublie pas les enfants. Un village, qui leur sera tout spécialement dédié, proposera des activités plus ludiques: fabrication de vannerie, maquillage à l’argile, et atelier laine feutrée.
Informations pratiques
Du 30 mars au 2 avril.
Au Parc des Expos-Micropolis de Besançon.
Entrée gratuite sur présentation d’une invitation, à télécharger sur le site de l’évènement.
http://www.20minutes.fr/article/900565/salon-bioco-cultivez-ecologie

dimanche 18 mars 2012

Faire de l'eau avec du soleil, du vent ou la simple gravité

Faire de l'eau avec du soleil et du vent, pomper l'eau des rivières de montagne grâce à la simple gravité, rouler l'eau du puits plutôt que la porter en jerrycans sur la tête : des solutions simples, peu coûteuses et sans électricité foisonnent au Forum mondial de l'Eau.
"Le Bélier hydraulique reprend une technologie du XVIIIe siècle et 200 ans plus tard, nous sommes au Forum mondial de l'Eau pour faire la promotion de cette solution pour acheminer l'eau dans les villages isolés de montagne", explique Auke Idzenga de la Fondation AIDFI des Philippines.
Sa pompe n'a besoin ni d'électricité, ni de carburant, "il faut juste de l'eau courante, une rivière, et le dispositif utilise la force de gravité et la vitesse générée par cette eau pour produire la pression nécessaire", ajoute-t-il. S'il faut réparer, il suffit de disposer de charnières et de morceaux de pneumatiques.
Plus de 200 villages utilisent le "Bélier hydraulique" aux Philippines où il est géré par des associations d'usagers payant une petite redevance. Le dispositif coûte 8.000 dollars et permet d'alimenter jusqu'à 50 foyers.
Dans les pays pauvres sans réseau d'eau, femmes et enfants parcourent en moyenne 6 km chaque jour en portant des jerricans de 20 kg sur la tête. Le "Hipporoller" leur rend la tâche plus facile. "Il a été inventé par des militaires qui se sont dits pourquoi ne pas mettre l'eau dans une roue et la rouler", raconte le promoteur sud africain de ce conteneur rond de 50 litres muni d'une barre métallique permettant de le tirer ou de le pousser.
Le Hipporoller coûte 95 euros, dure entre 5 et 7 ans, ce qui représente environ 2 euros par personne et par an pour une famille de 10 personnes.
De l'eau à partir de l'air
Un conteneur standard, comme ceux transportés par les cargos, aménagé de parois intérieures semblables à un réfrigérateur, surmonté d'une éolienne rudimentaire capte l'air par trois orifices. Exposé au soleil et avec l'energie fournie par le vent, l'"Aquaplenty" peut fournir jusqu'à 1.000 l d'eau par jour.
"C'est en fait de l'eau de pluie naturelle, le principe est celui des nuages qui apportent l'eau", souligne Hans van der Vliet, le concepteur hollandais. Seule condition pour que ça fonctionne: une température extérieure d'au moins 15 degrés.
Le soleil permet aussi de désinfecter l'eau très simplement. Des bouteilles en plastiques remplies d'eau contaminée sont disposées sur un toit en tôle et les rayons UV détruisent microbes et bactéries.
Pour savoir quand l'eau est potable, on visse un petit boîtier muni d'un capteur solaire sur le goulot de l'une des bouteilles. "Un smiley souriant indiquera que la décontamination est réussie, il faut compter un minimum de 6 heures et la durée est bien sûre fonction de la saison et de l'intensité de l'ensoleillement", précise Angelika Stadelmann, responsable de la start-up autrichienne Helioz.
Au Nicaragua, où l'ouragan Mitch a détruit les réseaux de distribution d'eau en 1998, l'ONG Céramiques pour la paix a lancé le "Filtron". Il ressemble à un pot de fleur, peut contenir jusqu'à 7 litres d'eau dont la salubrité est douteuse et la rend bonne à boire en quelques heures "après avoir éliminé 99,98% des parasites", affirme Beverly Pillers, responsable de l'ONG.
http://www.20minutes.fr/article/898927/faire-eau-soleil-vent-simple-gravite

samedi 17 mars 2012

1% de la facture d'eau des Français pour les pays en développement

FORUM MONDIAL DE L'EAU - C'est le principe de la loi Oudin-Santini, appliquée depuis 2005...

Lorsqu'un Parisien prend sa douche, il contribue à assurer une distribution adéquate d'eau potable aux habitants de la ville palestinienne de Jéricho. 1% de sa facture d'eau est en effet consacré à des projets d'aide à l'accès à l'eau et à l'assainissement des pays pauvres. Le dispositif, datant de 2005 avec l'adoption de la loi Oudin-Santini, propose aux communes et agences de l'eau de consacrer jusqu'à 1% des factures payées par les consommateurs à des coopérations décentralisées dans des pays en développement. Plus de 200 communes ont mis ce système en oeuvre et la France a plaidé mercredi à Marseille pour son adoption à l'échelle européenne.
En 2010, ce 1% des factures d'eau a généré 24 millions d'euros. «Mais le potentiel annuel est de 67 millions si c'était généralisé en France», relève Cassilde Brénière, responsable du secteur Eau à l'Agence française de développement. «A Paris, le 1% rapporte environ un million d'euros par an», explique à l'AFP Anne Le Strat, adjointe au maire et responsable de la Régie Eau de Paris. Avec 43 projets menés dans 22 pays, la capitale y participe depuis l'origine, comme Lyon qui y consacre 0,4% des recettes des services de l'eau et de l'assainissement pour aider des communes de Madagascar notamment. En Alsace, 450 communes du Bas-Rhin, regroupées en syndicat, participent à l'amélioration de la gestion de l'eau des départements du Mbam et Inoubou au Cameroun. Les Alsaciens fournissent l'expertise, les ingénieurs camerounais viennent en formation en France. Les agences de l'eau d'Artois-Picardie et de Loire-Bretagne sont engagées au Mali. La liste est longue.

La marchandisation de l’eau dénoncée par les ONG

«On est très clairement dans un souci de solidarité internationale, il n'y a pas d'intérêt lucratif, contrairement au privé, nous on ne vend pas de marché et on n'ira pas exploiter les services de l'eau de tel ou tel pays», précise d'entrée Anne Le Strat. Très présents au Forum mondial de l'Eau cette semaine à Marseille, les grands groupes plaident, eux, pour leur engagement à l'étranger alors que les militants écologistes dénoncent «la marchandisation de l'eau» dans les débats.
Pour Jéricho, à la demande de l'Autorité palestinienne et de la municipalité, les experts parisiens ont aidé à dresser un diagnostic de l'état des sources de cette ville de 30.000 habitants. «Depuis l'an dernier, on est dans la phase de réalisation des travaux pour alimenter correctement l'ensemble de la ville en eau» d'ici 2013, indique Anne Le Strat. Une grande ville comme Paris dispose «de beaucoup de compétence, de personnel technique qualifié et de montants financiers très importants à engager», souligne la responsable. «Et puis c'est toujours bon pour les personnels d'aller voir ailleurs comment ça se passe», lance-t-elle.
Au Mali, un collectif de migrants a demandé l'aide de Paris pour apporter l'eau aux villages de la région de Kayes. Cette association finance le projet avec un montage «que nous avons aidé à mettre sur pied pour construire le château d'eau et installer des bornes publiques» de distribution, précise Anne Le Strat. La solidarité n'est pas l'apanage des grandes villes: trois petites communes Bousbecque (Nord), Couëron (Loire-Atlantique) et Verrières-le-Buisson (Essonne) mobilisent entre 1.500 et 5.000 euros par an, à quoi s'ajoutent des soutiens des agences locales de l'eau et d'ONG. Au total elles ont réuni un budget de 650.000 euros sur 3 ans pour créer un service municipal de l'eau à Zorgho au Burkina Faso.
http://www.20minutes.fr/article/897993/1-facture-eau-francais-pays-developpement