mercredi 6 juillet 2011

Quand la pollution en Asie protège l'avenir de la planète

Alors que les émissions de dioxyde de carbone provenant de combustibles fossiles progressaient de près d'un tiers entre 1998 et 2008, les températures moyennes de la planète n'ont pas augmenté significativement durant cette période. Les théories liant rejets de gaz à effet de serre et réchauffement climatique auraient-elles du plomb dans l'aile ? C'est pour le savoir que des chercheurs des universités de Boston et de Harvard, aux Etats-Unis, mais aussi de l'université de Turku en Finlande, ont étudié en détail les rejets provoqués par les activités humaines entre la fin des années 90 et 2008. Et leurs conclusions ont de quoi surprendre : oui, il y a bien un lien entre hausse du taux de CO2 dans l'atmosphère et hausse globale des températures... mais cet effet est contrebalancé par un autre, inattendu : l'impact des rejets de soufre provenant notamment des pays asiatiques.
Explication : ces pays à forte croissance économique sont grands consommateurs de charbon. Leurs fortes émissions de soufre en sont la conséquence directe. En Chine par exemple, la consommation de charbon a augmenté de plus de 100% de 1998 à 2008, soit près de trois fois plus que le rythme des dix années précédentes, selon des statistiques de la compagnie BP.

Lutter contre la pollution, oui, mais de quelle manière ?

Or le soufre provoque la formation de gouttelettes d'eau ou d'aérosols, ce qui crée des nuages de brume qui renvoient les rayons du soleil vers l'espace. Cela a pour conséquence de limiter le réchauffement de la basse atmosphère. Ces aérosols peuvent demeurer dans l'atmosphère pendant plusieurs années.

C'est l'aspect "positif" de cette situation. Le revers de la médaille est que, à en croire cette étude, le réchauffement climatique devrait reprendre et s'accélérer à mesure que les pays en développement réduiront leur pollution. Car l'effet refroidissant des rejets de soufre diminuera progressivement à mesure que les pays en développement mettront sur pied des politiques de lutte contre leurs rejets polluants.

Un effet déjà constaté dans le passé par les auteurs de cette étude, qui pointent les effets nocifs des politiques visant à limiter les rejets de polluants dans l'air. "La période de réchauffement climatique après 1970, qui a représenté une part importante de l'augmentation de la température mondiale depuis le milieu du XXe siècle, a eu pour origine les efforts de lutte contre la pollution atmosphérique", écrivent les auteurs de l'étude. De même, explique-t-on dans cette étude, la limitation du réchauffement climatique mondiale entre les années 40 et les années 70 a tenu à l'augmentation de la pollution atmosphérique liée au développement des pays industrialisés pendant les "trente glorieuses". Ensuite, la hausse des températures mondiales a repris car les pays occidentaux ont rendu leurs industries et leurs voitures moins polluantes, afin de lutter contre le phénomène des pluies acides.
http://lci.tf1.fr/science/environnement/quand-la-pollution-en-asie-protege-l-avenir-de-la-planete-6562623.html

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