samedi 4 juin 2011

Les algues, futur carburant de la planète

Avec elles, on produira des médicaments, on fera rouler les voitures… Bref, des trésors inexploités qui peuvent, assurent les spécialistes de cette économie, réunis à Nantes en septembre, sauver la planète.
« Tout ce qu’on peut imaginer avec les plantes terrestres, on va le faire avec les plantes qui poussent dans la mer. En mieux ! » Pour Jean-Paul Cadoret, directeur de laboratoire à Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), la valorisation des algues dans le domaine de la biologie, des pigments ou des mécanismes de défense est un champ d’exploration quasi illimité. « On cultive 30 à 40 espèces dans notre laboratoire. Il doit y avoir un potentiel de 200 000 espèces. Voilà à notre disposition un végétal très original et inexploité ! »
Déjà 500 emplois
Scientifiques, institutions et jeunes entreprises branchées biomarine ont donc décidé de naviguer ensemble pour développer cette filière. En organisant une convention pendant trois jours, à Nantes, du 7 au 9 septembre, cette petite communauté ligérienne veut aussi que le bassin économique soit repéré sur ce thème. « Sur les micro-algues, nous sommes très en avance », affirme Florence Hallouin, responsable de l’Atlanpole blue cluster. Leur trituration doit permettre d’aboutir à la production d’un biocarburant, « d’ici cinq à dix ans si tout s’enchaîne bien », prévoit l’universitaire nantais Jérémy Pruvost.
Des enjeux colossaux pour l’invention des métiers de demain « qui vont contribuer au développement du territoire tout en sauvant la planète ! », s’enthousiasme même Florence Hallouin. Aujourd’hui, 48 petites et moyennes entreprises totalisent déjà 500 emplois sur des applications très diverses. Par exemple, l’utilisation des énergies marines, la valorisation des déchets de la filière pêche, la production de biomédicaments ou d’ingrédients pour la santé…
La rencontre des spécialistes mondiaux de la question saura aussi vulgariser : une conférence grand public est prévue le 7 septembre avec le directeur scientifique du groupe Total, un membre de l’équipe Cousteau, un spécialiste d’Ifremer ou le navigateur Roland Jourdain. Pour entr’apercevoir l’ampleur du gisement sous-marin.

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