lundi 24 octobre 2011

Séisme en Turquie : plus de 200 morts, les secours débordés

Le séisme qui a frappé dimanche la Turquie est le plus puissant ressenti dans cette région depuis 1999. L'institut américain de géophysique USGS, qui fait autorité en la matière, lui a attribué une magnitude de 7,2. La secousse a fortement secoué la province orientale turque de Van, proche de l'Iran, et a été suivie de plusieurs dizaines de répliques. Le bilan reste à l'heure qu'il est provisoire, mais il est déjà lourd : au moins 217 morts et plus d'un millier de blessés, selon le dernier décompte présenté lundi par le ministre turc de l'Intérieur. Et des morts et des dégâts supplémentaires sont signalés en provenance de petits villages reculés, généralement sans électricité ni liaisons téléphoniques. En novembre 1976, lors d'un précédent séisme qui avait frappé la même région, le bilan final avait été de 5291 morts confirmés.
Dans les villes de Van et Ercis, les plus proches du lieu de l'épicentre, les sauveteurs s'efforcent, à mains nues ou armés de pelles, d'aider de possibles survivants au milieu des décombres. Ils ont travaillé toute la nuit de dimanche à lundi, dans un froid glacial, à la lumière de torches, pendant que des rescapés privés de toit campaient au mieux sous des tentes, voire à la belle étoile.

"On ne peut pas compter les morts"

Une infirmière de l'hôpital d'Ercis a déclaré que les blessés étaient soignés dans les jardins de l'établissement en raison des dégâts subis par le bâtiment. "On ne peut pas compter les morts et les blessés car nous ne sommes pas dans l'hôpital. Il doit y avoir plus de 100 cadavres déposés près de l'hôpital. Nous les avons laissés là car il fait sombre et nous ne voulions pas marcher sur les corps", a-t-elle témoigné sur CNN Turquie.

A Van, ville d'un million d'habitants au riche patrimoine historique située sur les rives d'un lac entouré de montagnes aux cimes enneigées, des grues étaient à l'oeuvre pour tenter de déplacer les ruines d'un immeuble de six étages sous lesquelles 70 personnes seraient prises au piège, selon des témoins. "Nous avons entendu des pleurs et des gémissements sous les décombres, nous attendons l'arrivée de secours", a déclaré un habitant, debout près des ruines d'un bâtiment qui s'est effondré sous ses yeux. A un autre endroit, trois adolescents seraient pris au piège sous un immeuble effondré. Des gens escaladaient les amas de béton en criant : "Il y a quelqu'un ?" La police tentait de repousser les curieux. Les ambulanciers attendaient de venir récupérer d'éventuels survivants extraits des ruines. L'armée a annoncé le déploiement de deux bataillons pour participer aux opérations de secours.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est rendu sur place. Il a notamment survolé la ville d'Ercis en hélicoptère pour mesurer l'ampleur des dégâts. "Le problème le plus important maintenant, ce sont les villages proches de Van car les bâtiments sont en adobe. Ils sont plus vulnérables aux séismes. Je dois dire que quasiment tous les bâtiments dans ces villages sont détruits", a dit Recep Tayyip Erdogan, qui doit réunir son gouvernement ce lundi. Les propositions d'aide ont afflué d'Europe, de l'Otan, de la Chine, de l'Azerbaïdjan, du Japon, des Etats-Unis et d'Israël, dont les relations avec la Turquie sont considérablement refroidies depuis l'arraisonnement en 2010 d'une flottille humanitaire pour Gaza. Recep Tayyip Erdogan a remercié ces gouvernements mais a assuré que la Turquie pourrait faire face seule à la situation. Serge Sarkissian, le président de l'Arménie, pays dont les relations sont historiquement tendues avec la Turquie, a aussi appelé son homologue turc Abdullah Gül pour transmettre ses condoléances

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