samedi 17 mars 2012

1% de la facture d'eau des Français pour les pays en développement

FORUM MONDIAL DE L'EAU - C'est le principe de la loi Oudin-Santini, appliquée depuis 2005...

Lorsqu'un Parisien prend sa douche, il contribue à assurer une distribution adéquate d'eau potable aux habitants de la ville palestinienne de Jéricho. 1% de sa facture d'eau est en effet consacré à des projets d'aide à l'accès à l'eau et à l'assainissement des pays pauvres. Le dispositif, datant de 2005 avec l'adoption de la loi Oudin-Santini, propose aux communes et agences de l'eau de consacrer jusqu'à 1% des factures payées par les consommateurs à des coopérations décentralisées dans des pays en développement. Plus de 200 communes ont mis ce système en oeuvre et la France a plaidé mercredi à Marseille pour son adoption à l'échelle européenne.
En 2010, ce 1% des factures d'eau a généré 24 millions d'euros. «Mais le potentiel annuel est de 67 millions si c'était généralisé en France», relève Cassilde Brénière, responsable du secteur Eau à l'Agence française de développement. «A Paris, le 1% rapporte environ un million d'euros par an», explique à l'AFP Anne Le Strat, adjointe au maire et responsable de la Régie Eau de Paris. Avec 43 projets menés dans 22 pays, la capitale y participe depuis l'origine, comme Lyon qui y consacre 0,4% des recettes des services de l'eau et de l'assainissement pour aider des communes de Madagascar notamment. En Alsace, 450 communes du Bas-Rhin, regroupées en syndicat, participent à l'amélioration de la gestion de l'eau des départements du Mbam et Inoubou au Cameroun. Les Alsaciens fournissent l'expertise, les ingénieurs camerounais viennent en formation en France. Les agences de l'eau d'Artois-Picardie et de Loire-Bretagne sont engagées au Mali. La liste est longue.

La marchandisation de l’eau dénoncée par les ONG

«On est très clairement dans un souci de solidarité internationale, il n'y a pas d'intérêt lucratif, contrairement au privé, nous on ne vend pas de marché et on n'ira pas exploiter les services de l'eau de tel ou tel pays», précise d'entrée Anne Le Strat. Très présents au Forum mondial de l'Eau cette semaine à Marseille, les grands groupes plaident, eux, pour leur engagement à l'étranger alors que les militants écologistes dénoncent «la marchandisation de l'eau» dans les débats.
Pour Jéricho, à la demande de l'Autorité palestinienne et de la municipalité, les experts parisiens ont aidé à dresser un diagnostic de l'état des sources de cette ville de 30.000 habitants. «Depuis l'an dernier, on est dans la phase de réalisation des travaux pour alimenter correctement l'ensemble de la ville en eau» d'ici 2013, indique Anne Le Strat. Une grande ville comme Paris dispose «de beaucoup de compétence, de personnel technique qualifié et de montants financiers très importants à engager», souligne la responsable. «Et puis c'est toujours bon pour les personnels d'aller voir ailleurs comment ça se passe», lance-t-elle.
Au Mali, un collectif de migrants a demandé l'aide de Paris pour apporter l'eau aux villages de la région de Kayes. Cette association finance le projet avec un montage «que nous avons aidé à mettre sur pied pour construire le château d'eau et installer des bornes publiques» de distribution, précise Anne Le Strat. La solidarité n'est pas l'apanage des grandes villes: trois petites communes Bousbecque (Nord), Couëron (Loire-Atlantique) et Verrières-le-Buisson (Essonne) mobilisent entre 1.500 et 5.000 euros par an, à quoi s'ajoutent des soutiens des agences locales de l'eau et d'ONG. Au total elles ont réuni un budget de 650.000 euros sur 3 ans pour créer un service municipal de l'eau à Zorgho au Burkina Faso.
http://www.20minutes.fr/article/897993/1-facture-eau-francais-pays-developpement

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